La chancelière allemande Angela Merkel a volé, mardi, au secours d'Opel, filiale automobile allemande de l'américaine General Motors, exhortant la maison-mère à présenter un «concept crédible» pour l'avenir de sa filiale allemande.

La semaine dernière, après des mois de négociations, General Motors a décidé d'abandonner son projet de revendre 55% d'Opel au consortium canado-russe Magna/Sberbank, une option qui avait la faveur de Berlin.

 

Les salariés d'Opel ont manifesté, craignant désormais des licenciements massifs. Et la décision de General Motors a débouché sur le départ du patron de GM Europe, Carl-Peter Forster, favorable à l'accord avec Magna.

 

«Je regrette considérablement la décision de General Motors, a déclaré Mme Merkel devant le parlement. Mais les salariés ont besoin de plus que de nos regrets, ils ont besoin d'une solution concrète. Nous attendons de GM qu'elle présente rapidement un concept crédible qui donne à Opel Europe et aux sites allemands la possibilité d'un bon avenir», solution qui «ne peut fonctionner que si General Motors finance elle-même la plus grande partie de la restructuration», a jugé la chancelière.

 

Et d'exhorter une nouvelle fois GM à rembourser un prêt-relais de 1,5 milliard d'euros (environ 2,4 milliards $CAN) débloqué par Berlin pour maintenir Opel à flot le temps de trouver une solution de reprise.

 

Le projet de Magna prévoyait le maintien des quatre usines d'Opel en Allemagne, et Berlin comptait y apporter 4,5 milliards d'euros (7,1 milliards $CAN) d'aides. Adam Opel GmbH, établie à Ruesselsheim, compte environ 25 000 salariés dans le pays, et autant à l'extérieur.

 

Le pdg de GM, Fritz Henderson, était lundi et mardi à Ruesselsheim, rencontrant dirigeants et représentants syndicaux d'Opel.

 

«Nous attendons de GM à l'avenir qu'elle s'engage également pour ses sites américains et européens. Un équilibre équitable est une condition décisive pour que les discussions à venir désormais puissent déboucher sur un succès», a ajouté Mme Merkel.