Sous l'impulsion de la Maison Blanche et de la majorité démocrate au Congrès, la Chambre des représentants américaine a accepté cet après-midi de pomper 2 milliards de dollars supplémentaires dans le programme de prime à la casse. Ce programme a été tellement populaire depuis son lancement lundi dernier, que son financement original de 1 milliard s'est envolé en quatre jours.C'est ce que rapportent les journaux de Detroit et de Washington.

Pour avoir force de loi, la mesure devra être ratifiée par le Sénat, qui en débattra lundi matin.

Hier soir, le Ministère des Transports a failli suspendre le programme «Cash for Clunkers» («des bidous pour ton bazou») après seulement quatre jours d'opération, parce que la caisse était déjà vide. Mais le président Barack Obama a décidé cette nuit de garder le programme en vie et a parrainé un effort pour le refinancer.

Lundi dernier, les consommateurs américains désireux d'acheter une nouvelle voiture se sont rués dans les concessionnaires pour échanger leur vieux bazous et acheter des voitures plus économiques en consommation d'essence. Ils sont attirés par un programme de prime à la casse offrant jusqu'à 4500 $. Le programme, officiellement nommé Car Allowance Rebate System (C.A.R.S.) et vise surtout à stimuler la demande moribonde de voitures en attendant une reprise qui se fait attendre.

Les élus devaient faire vite parce que la Chambre des représentants doit ajourner ce soir pour l'été et ne reprendre qu'après la Fête du Travail.

Le projet de loi d'urgence HR 3445 a fait l'objet d'une première lecture ce matin et a été adopté (316 voix pour, 109 contre) tel quel après le lunch.

Gros problèmes bureaucratiques

La popularité inattendue du programme n'a pas seulement vidé sa caisse.

Plusieurs concessionnaires ont indiqué aux médias qu'ils avaient cessé de signer des ventes assorties d'une prime à la casse en raison des difficultés constantes à faire ratifier les transactions sur le site internet de l'Administration de la sécurité routière. C'est cette agence (une division du ministère des Transports) qui administre le programme. Le site internet est totalement engorgé et « plante tout le temps », a dit au Washingon Post Gary Lewis, directeur des ventes chez Fitzgerald Auto Mall, en banlieue de Washington.

Plusieurs représentants de l'industrie automobile ont d'ailleurs indiqué qu'ils ne comprennent pas comment le gouvernement fait pour calculer adéquatement que le milliard de dollars original a déjà été engagé.

« Le goulot informatique ralentit le traitement administratif des demandes », note Peter Kitzmiller,  président de l'Association des concessionnaires automobiles du Maryland. « Je n'ai aucune idée de la façon dont ( le gouvernement) s'y prend pour savoir si la caisse est à sec ou pas. Je ne suis pas certain qu'ils savent combien il y a de transactions dans le pipe-line. »

 

Prochaine lecture, lundi, au Sénat

 

Les 2 milliards nécessaires pour faire le plein dans le programme seront temporairement enlevés à un programme de garantie de prêt pour des projets d'énergie, qui fait l'objet de peu de demandes, rapporte le Washington Post.

«Le programme des bazous est une priorité plus urgente», a dit au Detroit News l'attaché politique d'un membre du Congrès.

Après son adoption à la Chambre des représentants, le projet de loi se dirige maintenant vers l'autre branche du Congrès, le Sénat, dès lundi prochain.

On s'attend à ce que le débat soit plus musclé : des sénateurs ont déjà dit qu'ils voteraient contre et d'autres veulent l'amender et rendre plus exigeantes les normes d'économies d'essence qui figurent au programme actuel.

 

Sources : Detroit News, Detroit Free Press, Washington Post, AutoObserver.