Les journaux chinois se demandent si les autorités chinoises vont donner leur bénédiction aux intentions de Sichuan Tengzhong d'acheter Hummer.

Il serait difficile d'imaginer une transaction qui serait moins conforme aux objectifs officiels de Pékin en ce qui concerne l'avenir de l'industrie automobile chinoise, note le quotidien anglais Financial Times, qui cite lui-même diverses publications financières de Chine.

 

Les planificateurs industriels chinois souhaitent des voitures plus petites et moins énergivores. Cette année, le gouvernement a mis en place des subventions et des incitatifs fiscaux qui ont fortement encouragé les ventes de petites voitures «vertes».

Or, la transaction entre GM et Sichuan Tengzhong porte sur l'énorme éponge à essence qu'est le Hummer, un symbole mondial d'excès, de pollution et de gaspillage.

De plus, Pékin trouve que son industrie automobile est déjà trop fragmentée, qu'il y a trop de petits joueurs sans importance. Pékin souhaite un peu de consolidation, pour que se démarquent des «champions nationaux» assez gros pour prendre une place sur le marché chinois, puis sur l'échiquier mondial. Or, justement, Tengzhong, est un fabricant industriel quasi-inconnu qui n'assemble même pas d'autos.

Les médias chinois ont des avis divergents sur les chances de succès de la transaction. Un journal a indiqué la semaine dernière que Pékin ne s'objecterait pas mais que Washington risquait de bloquer la transaction. Le Financial Post rappelle qu'au contraire, le gouvernement américain est peut-être bien content de cette issue pour le Hummer, qui protègerait 13 000 emplois pour environ deux ans.

Mais le journal officiel Shanghai Securities News affirme que la transaction sera probablement bloquée par Pékin: «En principe, les constructeurs automobiles d'ici ne sont pas encouragés à faire des acquisitions étrangères ces temps-ci.»

Pékin a clairement exprimé l'opinion que les constructeurs automobiles chinois n'ont pas l'expertise pour gérer des marques et des réseaux de production étrangers, encore bien moins des marques que des Occidentaux eux-mêmes n'ont pas réussi à mener au succès.

Si Tengzhong utilise ses propres fonds pour financer l'acquisition, Pékin pourrait ne pas avoir grand-chose à dire. Mais si Tengzhong doit emprunter aux banques d'État chinoises -ce qui est son plan avoué- la firme a intérêt à se lever de bonne heure et devra présenter un plan d'affaires à toute épreuve.

«Le gouvernement sera plus détendu au sujet de cette transacation si Tengzhong trouve l'argent toute seule,» a dit Yao Hong-Huang, analyste du secteur automobile pour United Securities, à Shenzen.

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