Alors que GM entre au tribunal de la faillite, Chrysler se prépare à en sortir.

Un juge du tribunal de faillite de New York a approuvé la vente de Chrysler, pour 2 milliards de dollars US, à un groupe de nouveaux actionnaires dirigés par le constructeur italien Fiat.

 

La décision du juge Arthur Gonzalez, dimanche, est survenue quelques heures avant que GM invoque à son tour, lundi matin, la protection du chapitre 11 de la Loi américaine de la faillite. Le juge Gonzalez siège à la même cour, à New York, qui entendra la déclaration d'insolvabilité de GM et sa proposition concordataire à ses créanciers.

Le juge a approuvé la vente de Chrysler, la décrivant comme la seule alternative à « la liquidation immédiate » de Chrysler.

«En raison de la volonté des gouvernements américain et canadiens de protéger l'intérêt public, les termes de la vente à Fiat présentent une opportunité que le marché, laissé à lui même, ne peut offrir et qui, sans aucun doute, excède la valeur de liquidation», écrit le juge Gonzalez dans son jugement de 47 pages.

En vertu de la vente, les actifs productifs de Chrysler seront versés dans une «Nouvelle Chrysler», qui aura quatre actionnaires : la caisse d'assurance-santé des retraités de Chrysler aura 68 % des actions; Fiat en aura 20 % mais dirigera la compagnie; les gouvernements américain et canadiens (fédéral et de l'Ontario) se partageront 12 % des actions.

Les créanciers de Chrysler, notamment les détenteurs d'obligations, se sont objectés aux termes de la vente qui efface les créances. Les 789 concessionnaires qui perdent leur concession Chrysler à la suite du plan de restructuration approuvé par le juge Gonzalez ont aussi présenté des objections à la cour. Mais le juge Gonzalez a rejteté presque tous leurs arguments, en plus de ceux d'une coalition de caisses de retraites de l'Indiana et d'un groupe de défense des consommateurs.

Le juge a décidé que la Loi de la faillite permet les dures mesures prises, nécessaires selon lui pour donner à Chrysler les meilleures chances de survivre. Il reste une autre audience sur les arguments des concessionnaires, prévue pour mercredi.

Le plan élaboré par le Groupe de travail sur l'automobile du gouvernement américain, espère toujours que Chrysler passera 30 jours ou moins devant le tribunal de la faillite, pour en ressortir plus petite et avec une chance de survivre économiquement.

La restructuration de GM sera plus complexe et pourrait prendre trois mois ou plus.