Toyota Motor Corp. signale qu'elle s'est enfoncée dans une perte nette de 766 milliards de yens entre janvier et mars 2009. En dollars canadiens? C'est 8,9 milliards. Beaucoup d'argent.

Comme l'année financière de Toyota se termine au mois de mars, la firme a aussi annoncé ses résultats annuels, soit une perte de 436,9 milliards de yens (5,1 milliards de huards). C'est la pire année financière de toute l'histoire de Toyota, qui n'avait pas inscrit de perte annuelle depuis 1950.

La perte annuelle est plus grande que la perte des derniers trois mois, parce qu'elle avait inscrit des profits trimestriels au début de l'année.

Ces résultats surviennent 24 heures après l'annonce par General Motors qu'elle a perdu 6 milliards de dollars US (6,9 milliards canadiens) lors des trois premiers mois de l'année.

Toyota prédit que l'année en cours ne sera pas meilleure: elle s'attend à des pertes nettes annuelles de 550 milliards de yen (6,4 milliards de dollars canadiens) pour les 12 mois qui suivent.

«Je m'excuse»

Le président de Toyota, Katsuaki Watanabe a expliqué ces résultats désastreux par «la détérioration importante des ventes d'automobiles, particulièrement aux Etats-Unis et en Europe», la force du yen par rapport aux autres devises et la hausse du coût des matières premières. Il a cependant noté que Toyota avait réagi trop lentement aux événements: «Et pour cela, je m'excuse», a-t-il dit, d'une façon toute nippone.

En 2008, de janvier à mars, Toyota avait inscrit un profit de 316,8 milliards de yens (3,7 milliards $ canadiens); le profit annuel avait été de 1720 milliards de yens (20,1 milliards $ canadiens), grâce à sa réputation de qualité et d'efficacité énergétique.

 

GM avait perdu 3,3 milliards durant les trois premiers mois de 2008.

Les affaires de Toyota ont été durement touchées par la crise financière et le resserrement du crédit, mais Robert Wiseman, professeur d'administration à Michigan State University, pense que la firme japonaise sortira de la crise en bon état. Elle pourrait même profiter de la concurrence moins forte au niveau des prix américains, alors que ses rivales devraient, logiquement, être plus faibles.

«Cercle vicieux»

D'ailleurs, la perte de 6 milliards de GM au dernier trimestre est vue comme un signe que la firme de Detroit se rapproche de la faillite. «À partir du moment où on perd des revenus, on tombe dans un cercle vicieux dont on ne peut pas se remettre», même en sabrant dans les dépenses, a prévenu le directeur des finances de GM, Ray Young.

Car ces mauvais résultats sont en grande partie dus à la méfiance des acheteurs, qui craignent, justement, que GM fasse faillite.

D'après AP