Chrysler Financial, le bras financier du constructeur automobile en détresse, s'est fait refuser des prêts fédéraux additionnels parce que ses cadres supérieurs n'ont pas tous renoncé à leurs primes et bonis.

La demande de Chrysler Financial --considérée comme une banque et une firme distincte de Chrysler-- a été refusée par les administrateurs du Troubled Asset Relief Program, le plan d'aide fédéral offert aux firmes financières accablées par des actifs douteux, indique un rapport fédéral. Selon ce document, Chrysler Financial ne répond pas aux limites salariales qui la rendraient admissible à la deuxième tranche d'aide fédérale.

Pour que Chrysler Financial soit admissible, il aurait fallu que ses 25 principaux dirigeants renoncent par écrit à leurs primes et bonis.

La filiale financière de Chrysler avait déjà obtenu un janvier une aide de 1,5 milliard en janvier dernier, à l'époque où les primes et bonis personnels des dirigeants n'étaient pas limités. De cette tranche de 1,5 milliard, il ne reste plus que 375 millions. Chrysler Financial a utilisé le reste pour financer des ventes à crédit de véhicules Chrysler.

Le rejet de la deuxième demande de Chrysler, publiée dans le rapport fédéral d'aujourd'hui. (21 avril), donne un son de cloche différent aux déclarations faites le 16 avril dernier par Chrysler Financial. Dans un communiqué, Chrysler Financial affirmait avoir des liquidités suffisantes, de sources privées, et qu'elle n'avait pas besoin «pour le moment» d'emprunter plus d'argent au gouvernement.

Chrysler Financial n'a pas voulu commenter le rapport fédéral publié aujourd'hui (le 21 avril).

 

Le gouvernement fédéral américain a fait voter un programme de sauvetage de plus de 700 milliards aux banques américaines pour les aider à survivre à la crise financière.

Quant à Chrysler, le constructeur automobile, il vient de se faire accorder 500 millions de dollars, qui s'ajoutent aux 4 milliards déjà prêtés en janvier.

Chrysler a jusqu'au 1er mai pour finaliser une alliance avec l'Italien Fiat et ainsi se qualifier pour une aide supplémentaire de 6 milliards de dollars. Sans cette alliance, Chrysler n'aura plus un sou en aide fédérale, a prévenu le gouvernement américain, qui considère Chrysler incapable de survivre en solo.

Sans ces 6 milliards fédéraux, le troisième constructeur américain serait vraisemblablement mise en faillite et en liquidation, a déjà indiqué Chrysler.