Dire que Raymond Bouchard adore la Dodge Viper est une évidence. Au cours des huit dernières années, l'acteur de 65 ans a possédé trois modèles de ce bolide qui, dit-il, s'inscrit dans la plus pure tradition des muscle cars. Rencontre avec un passionné de joujoux pour grandes personnes.

Avec les années, le nom de Raymond Bouchard est presque devenu indissociable de la Viper. Partout où il se rend, les gens lui parlent immanquablement de sa voiture. Lorsque nous l'avons rencontré à l'Île-des-Soeurs, où il réside, tout le monde ou presque cherchait à s'enquérir de sa mythique bagnole. «C'est devenu une partie de moi», reconnaît-il.

 

L'acteur, qu'on a notamment vu dans La Grande séduction et Casino, prend un soin jaloux de sa belle américaine, une SRT10 2008 qui n'a que 8000 km au compteur. «C'est une oeuvre d'art. Elle n'a pas une égratignure», dit-il.

 

La protégée de Raymond Bouchard ne met évidemment pas le nez dehors en hiver. En fait, elle ne sort que tard au printemps et entre en hibernation dès que les feuilles changent de couleur. Et pas question de la faire rouler sous la pluie. «Et je ne la sors que lorsque je peux la garer à un endroit où je peux la voir en tout temps», affirme l'acteur né à Lauzon, près de Lévis.

 

Bon an, mal an, Dodge ne produit qu'environ 2500 Viper, dit Raymond Bouchard. Ce qui en fait une voiture peu répandue sur les routes de la Belle Province. Le modèle que possède le comédien est une décapotable, de couleur carmin. Ce roadster, doté d'un moteur de 10 cylindres, développe 600 chevaux.

 

S'il en avait les moyens, le célèbre acteur s'offrirait plusieurs muscle cars. Et pourquoi pas une Porsche GT, une Ferrari ou une voiture de 1000 chevaux? dit ce passionné de vitesse.

 

En piste

 

Le côté épuré de la Viper plaît au plus haut point à Raymond Bouchard. «Elle n'a pas de gadget, pas de système d'antipatinage, pas d'aide à la conduite. Il faut vraiment l'apprivoiser et tenir le volant à deux mains en tout temps. L'accélération est instantanée. Il faut vraiment être vigilant», dit ce membre du club Viper du Québec.

 

Ne voulant d'ailleurs pas bouder son plaisir de posséder une aussi puissante machine, Raymond Bouchard se rend de temps à autre à Mont-Tremblant et à Saint-Eustache, où il peu «rincer» sa Viper jusqu'à plus soif sur un circuit fermé. Il traîne toujours son casque dans le minuscule coffre arrière de son bolide.

 

«Ce n'est pas pour faire de la course, mais bien des tours de piste pour le plaisir (...). Je suis déjà monté jusqu'à 230 km/h. Il m'est aussi arrivé de faire un tête-à-queue. J'avais hâte que ça arrête de tourner», raconte-t-il avec humilité.

 

Habituellement, on conduit un muscle car dans sa jeunesse et on se tourne vers les berlines ou les VUS en vieillissant. Pour Raymond Bouchard, c'est tout le contraire. Au cours des 15 dernières années, en plus de ses trois Viper, l'acteur a également été propriétaire d'un Stealth Twin Turbo.

 

 

Amoureux de Porsche

 

Il a par ailleurs possédé une Cayenne et une Boxster S. Son affection pour Porsche - «les meilleures voitures du monde», dit-il - est d'ailleurs palpable. Mais une photo de la Viper vue chez un concessionnaire Dodge lui a littéralement mis l'eau à la bouche. Et il s'est laissé tenter une première fois en 1992. Depuis, sa passion pour la Viper demeure exclusive.

 

Lorsqu'il ne conduit pas sa Viper, Raymond Bouchard se promène en Ford Escape Hybride, un VUS avec lequel il conduit «pépère». «J'ai choisi le modèle hybride pour l'environnement», indique-t-il le plus sérieusement du monde. À chacun sa façon de sauver la planète...

 

La première auto qu'il s'est offerte: une Cortina achetée de sa soeur. Il évoque aussi le souvenir d'une Plymouth Vaillant payée 400$, en excellent état de marche et avec laquelle il a roulé plusieurs années. Ses souvenirs sont moins heureux en ce qui concerne une certaine Datsun «qui ne démarrait pas et sur laquelle je «vargeais» à grands coups de pied», raconte-t-il.

 

Chrysler cessera, si ce n'est déjà fait, de produire la Viper, indique Raymond Bouchard. «Elle sera remplacée par un modèle construit en collaboration avec Fiat. J'espère qu'ils auront la décence de ne pas l'appeler Viper. Comme ça, la mienne aura encore plus de valeur», dit-il, une étincelle dans les yeux.

Photo Stéphane Champagne, collaboration spéciale

Raymond Bouchard se rend de temps à autre à Mont-Tremblant et à Saint-Eustache, où il peu «rincer» sa Viper jusqu'à plus soif sur un circuit fermé.