S'il y a quelqu'un qui a des fourmis dans les jambes ces temps-ci, c'est bien Gilles Renaud. Avec le retour du temps doux, le comédien est on ne peut plus impatient de sortir sa moto, une rutilante Harley-Davidson de 1100 cc. Et c'est comme ça chaque printemps depuis le début des années 60. En excluant quelques épisodes sans moto, Gilles Renaud a conduit des deux roues au cours des 48 dernières années. Bref, depuis assez longtemps pour en avoir long à raconter sur le sujet.

«Quand j'entends mes premières motos au printemps, ça me fait toujours quelque chose; je deviens un peu fou. La tentation est grande de sortir ma moto, mais depuis 2008, on est obligés d'avoir des pneus d'hiver sur les véhicules jusqu'au 15 mars. Or, comme il n'existe pas de pneus d'hiver pour les motos, j'ai vu des motocyclistes recevoir des contraventions au début du mois de mars. Et ça, je ne trouve pas ça correct», explique l'homme de théâtre de 65 ans.

 

Ce n'est pas d'hier que Gilles Renaud s'insurge contre le traitement réservé aux aficionados de la moto. De 1998 à 2000, il a été président de la Fédération motocyclistes du Québec (FMQ). Celui qui a récemment incarné un façonneur d'image sans morale dans la télésérie Mirador a donc déjà représenté 12 000 motocyclistes de la Belle Province.

 

La hausse des droits d'immatriculation - vieille menace qui s'est finalement concrétisée - et l'interdiction de circuler en moto dans certaines villes figurent parmi les dossiers pour lesquels Gilles Renaud s'est battu à la FMQ.

 

«Saviez-vous qu'à Longueuil, 92% des rues sont interdites aux motos? Partout dans le monde, on fait la promotion de la moto. Ici, au Québec, on tente de nous dissuader d'en faire. Une moto, ça pollue moins qu'une voiture, ça prend moins de place quand il y a des bouchons de circulation et ça n'abîme pas les routes», dit-il.

 

Une relation en dents de scie

 

Gilles Renaud a eu toutes sortes de motos. Des anglaises, des américaines et même des japonaises. Étonnement, sa relation avec les motos n'a pas toujours été des plus stables. Il lui est arrivé à l'occasion de carrément se désintéresser de la chose. Mais il avait de très bonnes raisons. Par exemple, il a pris une pause de 1975 à 1989, époque au cours de laquelle sa conjointe et lui ont fondé une famille. Gilles Renaud est père de trois filles.

 

Son autre «pause-moto» a été de très courte durée, au début des années 2000. «Je me suis acheté une Mazda Miata. C'est une auto de femmes! lance-t-il en riant. Je l'ai achetée à l'automne. Je suis revenu de chez le concessionnaire le toit baissé. Le lendemain matin, il a commencé à neiger. J'ai mis le toit et il fallait que je me penche pour conduire. Un gars de 6 pieds et 200 livres dans une Miata, ça ne marche pas. Au printemps, j'ai vendu mon auto et je me suis acheté une Harley 1200», raconte celui dont la filmographie compte une trentaine de titres.

 

Au fil du temps, Gilles Renaud s'est offert de longs voyages en moto. Notamment avec sa fille Marie, avec qui il a roulé jusqu'aux Îles-de-la-Madeleine. Sinon, au milieu des années 1990, il a visité l'Ouest américain en compagnie de sa conjointe, la comédienne Louise Turcot.

 

 

C'est à 17 ans que Gilles Renaud a eu la piqûre de la moto. Jusqu'à l'âge de 22 ans, il a roulé en Vespa de 125 cc. Il s'est payé ce joujou en travaillant comme employé de bureau affecté aux comptes à recevoir. Après son passage à l'École nationale de théâtre, il s'est offert une Triumph Trophy de 500 cc. À la même époque, il possédait une Volkswagen Beatle. «Je commençais à faire un peu d'argent comme acteur et j'habitais encore chez mes parents», dit-il pour justifier son train de vie de l'époque.

 

Celui qui a joué tout Michel Tremblay et qui a presque tout fait au théâtre (directeur de la section interprétation à l'École nationale de théâtre, enseignant, régisseur, administrateur et metteur en scène) n'a jamais aimé la vitesse. «En moto, c'est la sensation de bien-être qui me plaît. C'est un peu comme quand on est en ski alpin. On sent l'air autour de soi», explique Gilles Renaud.

 

Le prolifique artiste a roulé en Harley, en Yamaha et en Honda. «Ma première Harley, ça a été une 883. Ça aussi, comme la Miata, c'était un modèle pour les femmes! Il a fallu que je me vois en photo pour comprendre que j'étais trop grand et trop gros pour la conduire. Je suis donc passé à une Harley 1340. Le modèle country avec des sacoches en cuir», dit-il avec un enthousiasme évident.

 

Gilles Renaud n'a jamais eu d'accident de moto. Sa seule mésaventure: il s'est déjà fait voler une Harley chez lui, à Longueuil. L'été dernier, trop pris par le tournage de Mirador, mais aussi du film Cabotins, l'homme de scène a très peu roulé en moto. Est-ce un signe que la chose ne l'intéresse plus autant qu'avant? «Je ne sais pas encore comment ça va aller cette année. Ma moto est prête. Est-ce que je vais la vendre? Ma blonde me fait des blagues là-dessus. On verra bien!» conclut-il.

Photo Stéphane Champagne, collaboration spéciale

Gilles Renaud est un passionné des véhicules motorisés.

Et les autos ?

 

La passion de Gilles Renaud pour les véhicules motorisés ne se limite pas qu'aux motos. À preuve, l'automne dernier, pour son 65e anniversaire de naissance, il s'est offert une Volvo XC60. « J'aime beaucoup conduire en auto. Quand des tournées théâtrales étaient organisées en Europe, je me proposais souvent pour être conducteur », explique le comédien.

 

Gilles Renaud a roulé en BMW, en Mercedes, en Volvo (il en a eu trois à ce jour). Mais aussi en Volkswagen (deux Beetle coup sur coup dans les années 60 et 70), en Toyota et en Ford. « J'ai eu une grosse Econoline. On s'en servait pour faire du camping en famille », dit-il.

 

Ce géant du jeu qu'on a vu au théâtre, à la télévision et au cinéma ne rêve pas de posséder un modèle de voiture en particulier. « Mais des fois, je me vois jouer dans une scène où je tourne un coin de rue au volant d'une Ferrari ou d'une Lotus. Que je la stationne et que j'entre dans un hôtel ou un casino chic», rêve-t-il. Avis aux producteurs et autres réalisateurs ici-bas !

Photo Stéphane Champagne, collaboration spéciale

La passion de Gilles Renaud pour les véhicules motorisés ne se limite pas qu'aux motos.