Mercedes ou Bentley, berlines de luxe ou VUS, la liste des véhicules conduits au garage par les voituriers des hôtels et restaurants est longue et diverse.

Ils ont beau avoir entre les mains quelques-unes des plus belles voitures qui existent, les valets ne vont jamais loin avec. À de très rares exceptions près. Comme cette fois où un client descendu à l'hôtel Intercontinental a tenu absolument à ce que sa voiture soit lavée à l'autre bout de la ville, un dimanche.

En temps normal, la semaine surtout, berlines, VUS et multisegments sont garés devant les hôtels et restaurants chics et huppés. Le week-end, notamment l'été, le luxe est plus démonstratif. Au cours de la fin de semaine du Grand Prix de Formule 1, Ferrari, Lamborghini ou BMW sont tout à coup plus présentes...

Les mêmes marques de luxe ou de prestige reviennent le plus souvent devant les établissements: aux BMW et Ferrari se joignent les Audi, Aston-Martin, Bentley, Mercedes, Maserati, Rolls-Royce, Porsche, Lincoln, voire Infiniti.

Les temps changent cependant. Valet à l'Intercontinental, au centre-ville de Montréal, Nicolas juge qu'il y a autant de belles voitures que de «plus classiques». «C'est du 50-50», indique-t-il. Au W comme au Westin, on remarque de plus en plus de sous-compactes et d'hybrides et de moins en moins de grosses voitures. Les familles utilisent des VUS. Les voitures de location de marque américaine sont très fréquentes.

Les voituriers ont beau dire qu'il n'y a pas de discrimination entre les voitures, certaines reçoivent plus d'attention. «Avec les plus belles et les plus grosses, inconsciemment, on fait plus attention, mais cela reste la voiture d'un client», dit François Guérin, valet à l'hôtel Places-d'Armes.

Qui paye pour l'erreur du valet?

Certains clients refusent parfois le service de valet d'un établissement par crainte d'un accrochage dans le stationnement. Crainte compréhensible dans une certaine mesure mais inutile au regard des assurances.

Vous êtes l'heureux propriétaire d'une Porsche que le valet érafle le long d'un mur en la conduisant au stationnement souterrain de l'hôtel? Ou c'est le pare-chocs arrière de votre décapotable qui en prend un coup lors d'une mauvaise manoeuvre du préposé au stationnement? Qu'importe, ce sont ici deux cas de figure traités comme n'importe quel autre.

Autrement dit, un constat amiable sera dressé et le règlement sera effectué suivant la Convention d'indemnisation directe pour le règlement des sinistres automobiles.

«Si la responsabilité revient à 100% au valet, c'est l'assurance de l'hôtel qui va payer», rappelle Charlotte Sasseville, responsable des affaires publiques au Bureau d'assurances du Canada.

Si l'accrochage dans le stationnement de l'hôtel ou du restaurant implique le valet et une autre voiture, l'assurance de l'autre automobiliste payera ou non, en totalité ou en partie, selon la responsabilité établie.

Par ailleurs, le chapitre 3 de la Convention d'indemnisation directe stipule que «l'assureur responsabilité civile automobile indemnise son assuré à 100% lorsque celui-ci n'exerce aucun contrôle sur son véhicule et que l'accident ne résulte ni de l'état ni de l'arrimage du véhicule.»

Photo Martin Chamberland, archives La Presse

Les voituriers ont beau dire qu'il n'y a pas de discrimination entre les voitures, certaines reçoivent plus d'attention.