On le dit et on ne le répète jamais assez. La conduite hivernale nécessite un minimum de préparation. C'est le message qu'a transmis aux passants Philippe Létourneau, ancien coureur automobile et instructeur de pilotage, à l'occasion d'un atelier organisé la semaine dernière par Canadian Tire, à Montréal.

«Mieux on est préparé à faire face à l'hiver, moins de risques il y a d'avoir un accident, dit M. Létourneau. À long terme, il est mieux de dépenser quelques sous pour de l'équipement de prévention que pour des assurances ou des réparations coûteuses. Sans avoir suivi de cours de conduite spécialisés, le conducteur moyen peut se préparer adéquatement pour ne pas se faire prendre de court par l'hiver.»

Ça commence par l'inspection mécanique de sa voiture. «Il faut d'abord vérifier la batterie, indique Philippe Létourneau, instructeur en chef à l'école de pilotage Jim Russell, à Mont-Tremblant. La durée de vie d'une batterie est d'environ cinq ans, mais déjà, après trois ans, elle commence à perdre de sa puissance.»

Toujours sous le capot, on passe en revue le niveau des liquides, soit le liquide lave-glace, l'huile-moteur et l'antigel.

Il faut ensuite s'attarder à l'état des essuie-glaces. «La lame de l'essuie-glace peut s'assécher pendant l'été, explique M. Létourneau. Il se forme de petites fissures à sa surface, ce qui fait apparaître des sillons à la surface du pare-brise. C'est une bonne indication qu'il est temps de remplacer ses essuie-glaces.»

Il y a bien sûr les pneus, que l'on doit impérativement changer avant le 15 décembre au Québec. «Un pneu d'hiver de base va faire le travail, explique Philippe Létourneau. Bien sûr, il existe des produits supérieurs à d'autres, si bien que je recommande aux gens de ne pas être chiches, parce que les pneus sont les seules pièces de la voiture qui touchent au sol.»

Enfin, il faut s'assurer que ses phares soient en état de marche, parce que «plus vite on peut voir un problème, plus vite on peut réagir», explique le spécialiste. Il faut aussi vérifier ses feux de positionnement, histoire non seulement de bien voir, mais aussi d'être bien vu.

Côté accessoires, il faut tout de suite penser à mettre un balai à neige dans la voiture, de même qu'il est toujours sage de compter sur des câbles de survoltage et, surtout pour ceux qui font beaucoup de route, une trousse d'urgence comprenant une couverture chaude, des bottes, des gants, une pelle, etc.

Une question d'attitude

La préparation à la conduite hivernale s'accompagne aussi d'un code de conduite bien particulier. «L'attitude des gens en conduite hivernale ne change parfois pas par rapport aux conditions estivales, déplore M. Létourneau. Si les conditions sont extrêmes, on ne devrait pas surestimer ses capacités, de même qu'on ne devrait pas sous-estimer les conditions.»

Il est donc primordial de ralentir le rythme en hiver, un conseil qui rime avec le gros bon sens, mais qu'il est néanmoins utile de rappeler. «Il faut toujours être alerte et se garder une porte de sortie en cas d'urgence, explique l'instructeur qui participe à l'émission Canada's Worst Driver, à Discovery Chanel. Il faut se demander si on a une façon d'éviter une collision. Il faut savoir reconnaître qu'on suit un autre véhicule de trop près. À ce sujet, je montre à mes élèves qu'on juge souvent très mal les distances de freinage. C'est vrai sur le sec, ça l'est d'autant plus sur la neige et la glace.»

Même si M. Létourneau considère les nouveaux dispositifs électroniques d'aide à la conduite comme une bénédiction, il rappelle qu'il ne faut pas trop compter sur eux. «C'est une question d'éducation. Les systèmes électroniques, c'est génial, mais il faut apprendre aux gens à bien les utiliser ou, mieux encore, à ne pas avoir recours à eux. Au fond, ce que l'on veut, c'est de ne pas avoir à s'en servir!»