La recherche en ligne d'une voiture d'occasion peut occasionnellement exposer les consommateurs à des arnaques. Elles sont parfois grossières, mais des internautes se font tout de même encore piéger.

«La plus grosse fraude que j'ai vue était un 1300$ de frais de transport demandés pour une auto présumément en Angleterre. Elle n'est jamais arrivée ici. La victime était un marchand membre.»

Directeur général de l'Association des marchands de véhicules d'occasion du Québec (AMVOQ), Richard Cliche estime que ce genre de fraude en ligne est «une pratique marginale qui persiste tout de même».

La plupart du temps, la fausse annonce affiche un prix défiant toute concurrence. Les seules coordonnées disponibles sont des adresses courriel ou des numéros de téléphone finalement non valides. Le «faux vendeur» est curieusement toujours pressé de conclure une transaction, invoquant quelquefois un déménagement. Il peut réussir à fournir un numéro d'identification valide du véhicule. Certains poussent l'audace jusqu'à illustrer plusieurs annonces avec la même photo...

L'objectif du fraudeur-type est de demander un acompte de quelques centaines de dollars ou des frais de transport pour un véhicule vendu de l'étranger. Cette démarche devrait normalement faire reculer celui qui cherche un véhicule. Pourtant...

«Encore aujourd'hui, il y a des gens qui achètent un véhicule sans l'essayer», affirme Philippe Saint-Pierre, porte-parole du CAA-Québec.

Le faux acheteur

S'il y a le faux vendeur, on peut aussi tomber sur un faux acheteur. En général, cet acheteur envoie un chèque dont le montant est supérieur au prix convenu et demande ensuite de se faire renvoyer le solde. Il encaisse l'argent envoyé avant que la banque ne constate que son chèque était sans provision. Le faux acheteur qui sévit à partir de l'étranger agit de la même façon, en envoyant un faux chèque bancaire. La conséquence est la même. Dans un cas comme dans l'autre, l'escroc demande au vendeur de lui renvoyer la différence par une entreprise de transfert de fonds.

C'est pourquoi une demande par courriel de la part d'un inconnu pour une transaction depuis ou vers l'étranger doit forcément éveiller les soupçons. Les services de virement comme Western Union ou Money Gram ne sont pas un gage de sécurité dans ce cas précis. Suzanne Moquin, présidente du site d'annonces LesPAC.com, croit que l'on devrait se méfier dans ce genre de situation. Elle confirme toutefois que ce genre de fraudes est très rare.

LesPac.com, tout comme autoHEBDO.net - site d'annonces exclusivement d'automobiles -, met néanmoins en garde de manière très complète ses utilisateurs contre les fraudeurs, à partir de sa page d'accueil. Il encourage également les utilisateurs à signaler des annonces douteuses. «On a une équipe de modérateurs qui assure une veille sur les annonces qui pourraient être frauduleuses», ajoute Marie-Ève Prévost, vice-présidente Développement des affaires à LesPAC.com.

Malgré la prévention et les précautions, des petits malins passent de temps en temps à travers les mailles du filet. Rien d'étonnant à cela, selon le Service de police de la Ville de Montréal. «Tous les sites de vente par internet sont idéaux pour les fraudeurs qui communiquent uniquement par l'internet», dit son porte-parole, Yannick Ouimet.

Les précautions à prendre

Qu'ils proviennent des services de police, des administrateurs de sites web ou des commerçants, les avertissements contre la fraude sur l'internet restent les mêmes.

«Il est fortement suggéré de rencontrer en personne le vendeur ou l'acheteur afin d'effectuer la transaction directement. LesPAC n'intervient pas dans la transaction ou le paiement. N'envoyez jamais d'argent ou n'effectuez pas de virements au vendeur», avertit par exemple le plus important site de petites annonces au Québec, LesPAC.com.

Le Service de police de la Ville de Montréal rappelle que «toute transaction doit se faire en personne dans un endroit déterminé» et que le chèque certifié est le paiment le plus sûr, lors d'un achat d'automobile entre particuliers, par exemple.

Et si quelque chose semble trop beau pour être vrai, c'est que cela l'est. En somme, la naïveté et la négligence sont à éviter.

Notons que toute tentative de fraude peut être signalée à la police, à la Gendarmerie Royale du Canada, au Centre anti-fraude du Canada, au Signalement en direct des délits économiques ou au Bureau de la concurrence.