Économiser au volant, c'est possible. Patrice Rochon en a fait l'expérience en adoptant une conduite dite «écoénergétique».

Voyez les résultats et les conclusions du test routier

Le temps d'une matinée, il s'est livré à un test de conduite en compagnie de Yvon Lapointe, directeur sécurité routière et recherche automobile au CAA-Québec. Au volant de son Acura TL, M. Rochon a «une conduite sportive avec beaucoup de changements de vitesse inutiles et beaucoup de coups de freins», observe M. Lapointe.

 

Il faut donc apprendre à économiser de l'argent. «La conduite écoénergétique n'est pas une conduite pépère, explique M. Lapointe. Il s'agit de réduire au strict nécessaire les occasions de freinage. Il faut accélérer normalement mais pas sportivement, respecter les limites de vitesse et passer d'un rapport à l'autre (de la 1 ère à la 3ème par exemple) avec des révolutions moteur basses.»

Menée en ville, sur autoroute et sur une large voie urbaine, à l'aide d'un petit ordinateur de bord, l'expérience s'est avérée rapidement concluante. D'emblée, le départ de M. Rochon avec sa conduite habituelle lui a coûté 37 litres/100km !

En ville

En ville, sur 14,1 km parcourus, il a consommé en moyenne 15 L/100 km pour un coût de 2,07$. Avec une conduite écoénergétique, sur le même parcours, sa consommation a été de 14 L/100 km pour un coût de 1,94$, soit une consommation 7% moins élevée.

Sur les 13 km d'autoroute parcourus, la différence est plus notoire. Sa conduite habituelle équivaut à une consommation moyenne de 9,4 L/100 km pour un coût de 1,20$. En mode de conduite écoénergétique, la consommation est de 7,5 L/100 km pour un coût de 0,96$. Ce qui représente une économie de 20%.

Sur la route

Sur les 29,3 km parcourus sur une portion d'autoroute puis rue Notre-Dame Est à Montréal, la conduite habituelle de M. Rochon a représenté une consommation de 9,7 L/100 km pour un coût de 2,80$. Sur ce même parcours, sa conduite écoénergétique s'est par contre élevée à 7,8 L/100 km pour un coût de 2,19$, soit une économie de 19,6%.

Le test a en outre démontré que le conducteur réalise difficilement un gain de temps en tentant de rouler plus rapidement et en louvoyant dans la circulation.

Au quotidien

Au quotidien, la conduite écoénergétique repose sur deux principes: la gestion des freinages et des distances et l'anticipation. C'est une conduite préventive. «Le principe est de ne pas faire compresser son moteur dans une phase de ralentissement, ajoute M. Lapointe. À l'approche d'un feu, le conducteur relâche l'accélérateur et ralentit puis il freine. Il ne touche pas à l'embrayage systématiquement. Le choix de la voie et du parcours est aussi important.»

 

Moins fatigante, plus souple, moins saccadée, cette conduite sollicite moins les freins, les pneus et les accélérations. On réalise des économies d'essence et d'entretien du véhicule. «Ce n'est pas comme cela que l'on a appris à conduire», fait remarquer Patrice Rochon.