Voici un post-scriptum à notre série récente sur les constructeurs automobiles français et leur absence du marché nord-américain. Dans le dernier de nos trois articles, on vous disait que PSA Peugeot-Citroën et Renault visent avant tout une expansion en Asie et en Amérique du Sud et n'ont aucun appétit pour un retour au Canada et aux États-Unis. Mercredi, PSA Peugeot-Citroën a ajouté encore plus de substance à ses intentions en annonçant un investissement de 780 millions de dollars d'ici deux ans pour doubler sa capacité de production au Brésil, le pays le plus populeux et le plus riche d'Amérique du Sud.

L'investissement de Peugeot-Citroën vise à augmenter de 50% la capacité de son usine de Porto Real, actuellement de 160 000 véhicules et de 220 000 moteurs par année. Elle y assemble déjà trois modèles Peugeot et deux Citroën et l'investissement permettra d'y fabriquer des véhicules comme le nouveau pick-up Hoggar, développé spécifiquement pour le marché sud-américain.

 

L'an dernier, Peugeot-Citroën a vendu 148 000 véhicules au Brésil, où le marché automobile a plus que doublé depuis 2003, atteignant 2,5 millions ventes en 2009. L'investissement permettra à Peugeot-Citroën d'assembler 320 000 véhicules par année et de capturer une part plus importante de ce marché qui devrait croître de 3% en 2010 et atteindre un total (toutes marques confondues) de 2,6 millions d'unités.

 

Si vous vous demandez à quoi les Français pensaient en nommant leur pick-up «Hoggar», c'est un mot qui signifie «noble» en langue berbère du dialecte touareg parlé dans le sud de l'Algérie. C'est aussi une région montagneuse et rude de cette ancienne colonie française.

 

Ce n'est pas la première fois que les designers de Peugeot dessinent un pick-up, mais c'est la première fois que la compagnie donne le feu vert à la production.

 

Part de marché de 5,8%, cible de 10%

 

L'an dernier, la part de marché du groupe français au Brésil était de 5,8%, ce qui le place au cinquième rang des constructeurs automobiles (Volks et Fiat sont nez-à-nez et dominent avec des ventes respectives de 633 000 et 631 000 unités).

 

Le patron de Peugeot-Citroën, Philippe Varin, a fixé la cible de 10% du marché brésilien d'ici la fin de 2012. La firme française déficitaire mise surtout sur les marchés en croissance (comme le Brésil et la Chine) dans son effort pour réduire sa dépendance envers son marché naturel, l'Europe de l'Ouest, saturé par la concurrence.

 

Peugeot-Citroën cherche à rebondir d'un déficit de 1,7 milliard de dollars en 2009.