(Paris) Monoplaces repensées, pneus plus résistants, limitation des aides au pilotage ou encore standardisation des pièces : la Formule 1 a dévoilé les pistes à l’étude pour son règlement technique et sportif à l’horizon 2021 sur son site internet mercredi.

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Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célébrant sa victoire au GP de Grande-Bretagne dimanche dernier.

Celles-ci tournent autour de quatre objectifs : imaginer des monoplaces mieux conçues pour la course et plus époustouflantes visuellement, obtenir un plateau plus homogène et un championnat économiquement plus viable.

Améliorer les chances des équipes de «budget moyen»

« Au cours des prochaines années, la F1 prendra un bien meilleur chemin… sur lequel une très bonne équipe, au budget moyen, pourra poser des problèmes » aux plus grosses, promet Ross Brawn, ingénieur star de la catégorie devenu directeur sportif du promoteur Formula One.  

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Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célébrant sa victoire au GP de Bahreïn le 31 mars 2019.

Pour améliorer le spectacle, les F1 doivent changer, s’accordent à dire les parties prenantes des négociations : la Fédération internationale de l’automobile (FIA), Formula One, détenu depuis 2017 par le groupe américain Liberty Media, les équipes, et depuis peu les pilotes.

Concernant l’aérodynamique, plutôt que de créer de l’appui avec des ailerons avant et arrière très travaillés et de nombreux appendices sur le châssis, les monoplaces de 2021 utiliseront l’effet de sol, comparable à un effet de ventouse sous la voiture.

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Le designer en chef de Mercedes, John Owen, célébrant la victoire de Lewis Hamilton et la seconde place de Valteri Bottas au GP de Grande Bretagne dimanche dernier.

De cette manière, quand deux F1 se suivront, la seconde ne devrait pas être autant gênée qu’actuellement par les turbulences produites par sa devancière.

Éliminer certaines aides au pilotage

Ces nouvelles règles seront « très normatives », prévient également Brawn, de façon à éviter qu’une équipe ne trouve une astuce lui permettant d’écraser la concurrence.  

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Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célébrant sa victoire au GP de France, le 23 juin 2019.

Le cahier des charges imposé au fournisseur de pneumatiques Pirelli sera aussi revu. Les pneus, qui passeront comme convenu de 13 à 18 pouces, devront être plus résistants pour éviter que les pilotes ne cessent d’attaquer par moment pour les préserver.

Il est également proposé que les couvertures chauffantes qui permettent « de monter les pneus en température » avant de prendre la piste soient interdites, pour que cette responsabilité repose uniquement sur le pilote.  

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Lewis Hamilton, sur la première marche du podium, parle à son coéquipier Valtteri Bottas (2e) après le GP de Chine.

Toujours pour redonner plus de place aux pilotes, « la suppression de certaines aides au pilotage (direction assistée ou anti-calage, NDLR) est évaluée », ainsi qu’une limitation à la fois des données transmises par les voitures aux garages et des échanges avec les ingénieurs.  

Redonner sa place au pilote

« Il a été proposé que le pilote joue un rôle beaucoup plus important dans la gestion des problèmes posés par la voiture, comme la surchauffe et la dégradation des pneus, plutôt que d’avoir leurs ingénieurs de course pour les guider », indique Formula One.

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Le pilote Mercedes Valtteri Bottas célébrant sa victoire au GP d'Azerbaïdjan le 28 avril 2019.

Pour réduire l’écart entre les écuries les plus riches et les autres, la standardisation d’un certain nombre d’éléments (jantes, freins, radiateurs ou encore équipement des garages) est à l’étude.

La marge de manœuvre des équipes dans la conception des boîtes de vitesse pourrait être limitée, les suspensions hydrauliques interdites, tout comme l’utilisation de certains matériaux « exotiques ».

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Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célébrant sa victoire au GP de Monaco, le 26 mai 2019.

Limiter le budget des équipes riches

Les essais en soufflerie devraient également être limités, pour ne pas pénaliser les équipes disposant de moins de moyens.  

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Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célébrant sa victoire au GP d'Espagne le 12 mai 2019.

La limitation des budgets des écuries, enfin, est toujours d’actualité mais les salaires des pilotes et « d’un petit nombre de personnels clés » ne seraient pas inclus, tout comme les « activités marketing ».  

La réduction du personnel sur site pendant les GP et la densification du format des week-ends (avec par exemple l’ouverture du circuit le vendredi matin plutôt que le jeudi) sont sur la table.

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Le pilote Mercedes Valtteri Bottas célébrant sa victoire et la 2e place de son coéquipier Lewis Hamilton au GP d'Australie le 17 mars 2019.

Des circuits plus exigeants

Sur plusieurs de ces points, des études sont menées par certaines écuries, qui ont jusqu’au 15 septembre pour en livrer les résultats, révèle Formula One.

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Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célébrant sa victoire au GP du Canada le 9 juin 2019.

« Le type de circuits sur lesquels courent les F1 sera également analysé », annonce-t-on enfin, alors que pilotes et fans demandent des tracés plus exigeants, avec des graviers, de l’herbe ou des barrières plus proches plutôt que de larges dégagements, afin que les erreurs soient plus sévèrement punies.

Cette nouvelle règlementation, « qui vise à remodeler fondamentalement la Formule 1 », devait être dévoilée au mois de juin, mais il a finalement été décidé de se donner jusqu’à octobre pour trouver un accord.