On a célébré il y a quelques semaines en Chine le 1000e Grand Prix de l’histoire du Championnat du monde de F1. Depuis le tout premier Grand Prix, en Grande-Bretagne en 1950, chaque époque a connu ses champions, ses exploits, ses tragédies aussi.

1er: Grande-Bretagne (1950)

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Giuseppe Farina

Giuseppe Farina s’impose d’entrée

L’Italien était déjà un champion reconnu, à 43 ans, quand il a pris le départ du premier Grand Prix du Championnat du monde de F1, en 1950, sur le circuit de Silverstone. Parti de la position de tête, Farina a échangé la première place avec son équipier Luigi Fagioli pendant quelques tours, avant d’assumer le leadership et de s’imposer avec une priorité de 2,5 secondes. Farina a remporté cette année-là le premier de deux titres mondiaux successifs.

100e : Allemagne (1961)

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En plus du Grand Prix d’Allemagne, Stirling Moss a remporté le Grand Prix de Monaco, en 1961.

La dernière de Stirling Moss

Stirling Moss est souvent considéré comme le meilleur pilote de l’histoire à n’avoir jamais remporté le Championnat du monde. Il a terminé quatre fois au deuxième rang du classement, trois fois au troisième, dont en 1961 à sa dernière saison. Il a justement remporté sa dernière victoire lors du 100e Grand Prix, en Allemagne en 1961, dominant les Ferrari plus rapides sur le terrible circuit du Nürburgring.

200e: Monaco (1971)

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Jackie Stewart a remporté six Grands Prix, en 1971, dont celui de France.

Le bon coup de Stewart

En plus de porter des pantalons aux couleurs de son tartan familial, l’Écossais Jackie Stewart a aussi été un grand pilote. Trois fois champion du monde, il savait tirer parti de toutes les situations et en donna une belle démonstration à Monaco en 1971. La position en piste est primordiale sur l’étroit circuit monégasque, et les qualifications sont déterminantes. Il y avait deux séances de qualifications à l’époque, et Stewart savait qu’on prévoyait de la pluie le samedi. C’est donc dès le jeudi, après s’être assuré que sa voiture était déjà parfaitement réglée, qu’il a décroché la position de tête. Parti en tête, Stewart s’est vite bâti une priorité de plus de 20 secondes et il n’a jamais laissé ses concurrents combler l’écart.

300e: Afrique du Sud (1978)

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Le Suédois Ronnie Peterson avant le Grand Prix d’Italie, en 1978

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Le Suédois Ronnie Peterson à son arrivée à l’hôpital après le Grand Prix d’Italie, en 1978

Peterson aurait bien pu…

Le Suédois Ronnie Peterson a été l’un des pilotes les plus doués de sa génération et il disposait en 1978 de la meilleure voiture du peloton, la Lotus 78 à « effet de sol ». Vainqueur du 300e Grand Prix en Afrique du Sud en début de saison, Peterson était à la lutte avec son coéquipier Mario Andretti pour le titre mondial quand il prit le départ du Grand Prix d’Italie. Impliqué dans un carambolage monstre, il fut extrait de sa voiture avec des fractures multiples aux jambes. D’autres pilotes étaient aussi mal en point, et il y eut des retards dans les transferts vers l’hôpital. L’état de Peterson empira rapidement et il mourut à l’hôpital des suites d’une embolie.

400e: Autriche (1984)

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Niki Lauda

La leçon du professeur Lauda

Alain Prost a acquis avec les années le surnom de « professeur », en raison de son approche raisonnée de la F1. C’est pourtant lui qui a été quitte pour une leçon au cours de la saison 1984, de la part de son expérimenté coéquipier Niki Lauda. En Autriche, lors du 400e Grand Prix, victime d’ennuis avec sa transmission, Prost perdit la maîtrise de sa McLaren sur une traînée d’huile. Malgré des ennuis similaires, Lauda ne se laissa pas piéger et il réussit même à leurrer le Brésilien Nelson Piquet, qui croyait que son rival se contentait de contrôler la course, alors qu’il était au bord de l’abandon et aurait été une proie facile.

499e: Japon (1990)

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Ayrton Senna en 1993

Senna sans pitié

Ce n’est pas le 500e, mais bien le 499e Grand Prix qui est passé à l’histoire pour cette époque, au tournant des années 90, marqué par le duel entre le Brésilien Ayrton Senna et le Français Alain Prost. Après une cohabitation houleuse chez McLaren, le second était passé chez Ferrari, et les deux pilotes luttaient encore pour le titre à l’avant-dernière épreuve de la saison. Senna ne laissa toutefois aucune chance à son rival. Qualifiés sur la première ligne, les deux s’élancèrent ensemble, mais Senna avait déjà décidé que leur course s’arrêterait dans le premier virage…

600e: Argentine (1997)

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Jacques Villeneuve célèbre sa victoire après le Grand Prix d’Argentine, en 1997.

Villeneuve rejoint son père

En 1997, Jacques Villeneuve est le favori du Championnat du monde et il va prendre l’avantage tôt dans la saison en remportant le Grand Prix du Brésil, puis celui d’Argentine, même s’il est affaibli par un virus, attrapé entre les deux courses, qui l’empêche de se nourrir convenablement pendant tout le week-end. Rejoint en fin de course par la Ferrari d’Eddie Irvine, il résiste jusqu’au bout pour signer sa sixième victoire en carrière, ce qui lui permet de rejoindre son père au palmarès de la F1. Après la course, il déclare toutefois : « Son souvenir est éternel. Je pourrais gagner 100 Grands Prix, je ne pourrais jamais le faire oublier ! »

700e: Brésil (2003)

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Kimi Räikkönen, qui avait d'abord été désigné le gagnant du Grand Prix du Brésil en 2003, a remis le trophée à Giancarlo Fisichella, désigné vainqueur après un appel, lors du Grand Prix suivant à Saint-Marin.

Le plus mouvementé

Disputé sous des trombes d’eau, le Grand Prix du Brésil de 2003 a été l’un des plus mouvementés de l’histoire, avec de nombreuses interventions de la voiture de sécurité, la déroute des favoris et des rebondissements jusqu’au bout, même après l’arrivée. Après une dernière interruption en raison d’un drapeau rouge au 55e des 71 tours, la victoire semblait être allée à l’étonnant Giancarlo Fisichella sur sa Jordan, mais les commissaires décidèrent après coup que le Finlandais Kimi Räikkönen (McLaren) était en tête deux tours avant l’interruption (au 53e tour) et c’est lui qui recevrait le trophée. Un appel de Jordan permit toutefois de prouver que Fisichella avait bel et bien amorcé le 56e tour et que c’est le classement du 54e tour qui devait être considéré, ce qui lui permit de récupérer la victoire. Bon joueur, Räikkönen remit lui-même le trophée à Fisichella lors du Grand Prix suivant.

800e: Singapour (2008)

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Flavio Briatore

Briatore et le fameux « crashgate »

Les règles n’ont pas toujours été parfaitement respectées en F1, mais elles ont rarement été bafouées de façon plus déplorable qu’à l’occasion du Grand Prix de Singapour de 2008, quand le flamboyant directeur de l’équipe Renault, Flavio Briatore, a ordonné à son pilote Nelson Piquet Jr d’envoyer sa voiture dans le mur afin de forcer l’intervention de la voiture de sécurité et de favoriser l’autre pilote de l’équipe, Fernando Alonso. Ce dernier a effectivement gagné la course, mais Piquet a fini par vendre la mèche, et Briatore a été banni à vie de la F1.

900e: Bahreïn (2014)

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Lewis Hamilton et Nico Rosberg

Un duel qui en annonce d’autres

Le début de l’ère actuelle de la F1, avec les moteurs hybrides et la domination de Mercedes. Avec aussi un duel entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg, qui va se poursuivre jusqu’à la retraite du second, en 2016, après qu’il eut enfin remporté le titre mondial. Mais en 2014, c’est Hamilton qui aura le dernier mot et il va le faire avec autorité, comme à Bahreïn justement, quand il va forcer la porte en début de course pour prendre l’avantage sur son coéquipier.