Les voitures de F1 de la génération actuelle sont équipées de groupes propulseurs hybrides très complexes. Avec les années, Mercedes, Ferrari et Renault ont réussi à rendre ces moteurs relativement fiables, mais ce n’est que cette année que Honda y est vraiment parvenu, juste au moment où débutait sa collaboration avec l’équipe Red Bull. Le directeur technique, Toyoharu Tanabe, a expliqué récemment en entrevue comment le motoriste japonais avait atteint cet objectif.
Que représente cette nouvelle collaboration avec Red Bull pour Honda ?
Cela implique d’abord que nous équipons maintenant deux équipes et que nous avons doublé notre personnel. Nous avons pris la moitié de ceux qui étaient chez Toro Rosso l’année dernière et nous les avons envoyés chez Red Bull. Ensuite, nous avons pourvu les autres postes avec du personnel de Honda au Japon et en Angleterre, ainsi que d’autres ingénieurs recrutés un peu partout.
Les Japonais, avec leur culture et leur langue, sont très différents des Européens et il faut s’adapter rapidement, surtout les plus jeunes, qui n’ont jamais travaillé sur les circuits. C’est certain que la saison passée avec Toro Rosso a beaucoup aidé et les gens de Red Bull étaient prêts à collaborer avec nous.
Comment se fait la collaboration avec les ingénieurs de Red Bull ?
Nous avons continuellement des discussions sur la façon de rendre la voiture plus rapide. L’équipe nous explique ce qu’elle voudrait avoir en relation avec le châssis et nous demande ce que nous, nous voulons. Nous mettons alors les deux dessins sur la table, chacun peut dire ce qui ne va pas dans le dessin de l’autre et nous cherchons le meilleur compromis.
Bien sûr, c’est un processus complexe, qui exige de nombreux échanges de courriels, de dessins, et qui concerne à la fois Red Bull et Toro Rosso, car ce sont les mêmes moteurs qui sont livrés aux deux équipes. Il y a quelques détails qui diffèrent, mais le dessin est le même.
Quel est l’avantage de travailler avec une équipe de pointe comme Red Bull ?
C’est une équipe championne, habituée à de très hauts standards de la part de tous ses collaborateurs. Ils sont très exigeants et nous poussent à toujours fournir de meilleurs moteurs. Leur niveau de préparation est exceptionnel et chaque fois qu’ils envoient une voiture en piste, tout doit être parfait.
C’est aussi important de ne pas négliger l’importance de notre collaboration avec Toro Rosso. Nous avons maintenant quatre voitures en piste, quatre pilotes qui peuvent nous donner leur rétroaction, deux fois plus de données pour comprendre le fonctionnement de nos moteurs, pour déceler les faiblesses, les choses à améliorer. Nous avons déjà plus progressé en 16 mois que pendant les trois saisons précédentes.