(Montréal) C’est un secret de Polichinelle, Lance Stroll connaît beaucoup de difficultés depuis le début de sa carrière en Formule 1 en séance de qualifications.

Depuis qu’il s’est élancé de la deuxième place sur la grille de départ au Grand Prix d’Italie en 2017, Stroll n’a jamais été en mesure de lutter pour une position de tête. Pire encore, il n’est plus capable de franchir la première portion d’une séance de qualifications (Q1) — ce qui le relègue constamment en fond de grille.

D’ailleurs, le Québécois âgé de 20 ans a atteint la deuxième tranche (Q2) pour la dernière fois au Grand Prix du Japon en octobre 2018. Et en quatre week-ends de course jusqu’ici cette saison, il n’y est toujours pas parvenu. Ainsi, lorsque les journalistes ont ramené cet enjeu délicat sur la table jeudi dans les paddocks du circuit Catalunya, Stroll les a rapidement ramenés à l’ordre.

PHOTO ALEXANDER NEMENOV, AFP

Lance Stroll au volant de sa Racing Point lors du GP d'Azerbaïdjan le 28 avril dernier.

« Il ne faut pas en faire une obsession, car les points se marquent le dimanche », a-t-il d’abord évoqué, sans détour.

« Je vois plutôt ça d’un côté positif ; nous sommes parvenus à faire fi de nos problèmes le samedi pour inscrire des points en course le dimanche », a rappelé celui qui a terminé neuvième en Australie et en Azerbaïdjan cette saison.

Un peu de malchance

Le pilote de Mont-Tremblant a attribué une partie de ses insuccès cette saison à la malchance, et en conséquence il croit que ce n’est qu’une question de temps avant que les choses ne se replacent pour lui.

« En Australie, j’allais atteindre Q2 lorsque je me suis retrouvé dans la circulation dense, puis au Bahreïn nous avons connu des ennuis qui m’ont empêché de passer du temps en piste, a-t-il dit. Il est encore tôt dans la saison, mais si je continue de me concentrer sur les petits détails, alors je suis sûr que tout tombera en place très bientôt.

“Et puis, vous savez, lors des essais libres du vendredi, mon rythme est généralement bon, comme le reste, a poursuivi Stroll. Il s’agit simplement de réunir toutes les pièces du casse-tête en même temps pour que je puisse passer en Q2, et peut-être même en Q3. »

De plus, le principal intéressé croit que ses performances progresseront au fil de la saison, car, dit-il, plus il passe de temps dans la voiture, plus il apprend à l’apprivoiser.

« Je réussis encore à extraire un ou deux dixièmes de seconde supplémentaires, simplement en passant du temps derrière le volant, a expliqué Stroll. C’est vraiment ce qui peut faire la différence et me faire gagner cinq places sur la grille de départ ici (à Barcelone). »

Des améliorations, juste à temps pour l'Europe

Et puis, comme c’est maintenant la coutume en F1 avec la tenue d’une première véritable course en sol européen, la plupart des équipes disposeront ce week-end de leurs premières innovations technologiques — dans l’espoir de grappiller quelques fractions de seconde supplémentaires.

L’écurie Ferrari a déjà annoncé mercredi que Sebastian Vettel et Charles Leclerc disposeront de nouvelles composantes motrices, dans l’espoir de rétrécir l’écart derrière Mercedes. Ce sera la même chose pour Racing Point, qui lutte pour devenir la meilleure équipe en milieu de peloton.

« La plupart des équipes apportent de grandes améliorations et nous ne ferons pas exception à la règle en combinant de nouvelles pièces mécaniques et aérodynamiques dès vendredi, a confié le directeur de Racing Point Otmar Szafnauer. Je ne m’attends pas à des surprises majeures ce week-end, mais j’aimerais que nous restions au cœur de la lutte en milieu de peloton et que nous marquions encore des points. »

Il reste maintenant à savoir si Stroll sera en mesure de livrer la marchandise ce week-end, sur une piste très technique où les dépassements sont plutôt rares.