Alors que Nissan Canada vient de dire «stop» à l'achat groupé de Leaf lancé au Québec par Bruno Marcoux, ce dernier veut exporter ailleurs en Amérique du Nord ce modèle de vente de voitures électriques.

«Il y a plusieurs achats de groupe de voitures électriques actuellement aux États-Unis, mais j'aimerais créer un engouement majeur, là-bas et au Canada, comme celui créé par cet achat de groupe de Nissan Leaf au Québec.»

Regrouper des dizaines d'acheteurs potentiels de Nissan Leaf pour obtenir un meilleur prix à l'achat de la voiture électrique, Bruno Marcoux savait que ça marchait. Au Colorado, l'an dernier, 248 personnes avaient pu épargner 8349 $ US chacune à l'achat d'autant de Nissan Leaf.

Lorsqu'il a lancé pareille opération au Québec le mois dernier, Bruno Marcoux ne se doutait pas que 3712 personnes signifieraient leur intérêt, qu'elles soient de Matane et même de Colombie-Britannique. Un nombre surprenant qu'il a même fallu juguler. «On a arrêté à la demande de Nissan Canada car ils veulent gérer les attentes des gens, la demande devenait très grande», dit cet automobiliste de Saint-Lazare.

Qu'à cela ne tienne. Rapidement, M. Marcoux a pris conscience entre-temps du potentiel d'une telle démarche et a joint Nissan USA pour entreprendre au sud de la frontière des achats groupés de l'ampleur de celui lancé au Québec. «Je suis convaincu que les constructeurs automobiles s'y prennent de la mauvaise façon pour vendre des voitures électriques», dit-il.

Ce propriétaire d'une Nissan Leaf ne propose rien de moins qu'«un nouveau modèle d'affaires» qui doit permettre d'«accélérer la transition vers les véhicules électriques».

«Avec un achat groupé, les gens ont le meilleur prix possible, explique-t-il. Ce sont des ventes fermes, sur commande, pour le constructeur, qui va avoir des ventes supplémentaires. [...] Le concessionnaire, lui, n'a pas besoin de faire de marketing et de publicité. Il ne va pas vendre seulement une voiture. Avec 3700 engagements au Québec, on pense bien que ce n'est pas un concessionnaire qui va les vendre. [...] Et la livraison va pouvoir se faire en groupe, ces frais seront donc moindres. Et on accélère la transaction.»

Pour mettre sur pied ces achats groupés, Bruno Marcoux estime qu'il faut passer par les OBNL, américaines et québécoises - comme l'Association des véhicules électriques du Québec, dont il a été membre. Celles-ci possèdent «une force de vente entièrement bénévole». Et pourraient gérer en partie les achats de groupe. Les OBNL américains Plug-In America et CleanTechnica seraient «extrêmement intéressées» par l'idée, affirme M. Marcoux.

Si cette idée paraît séduisante, elle suscite une certaine frilosité chez Nissan USA, qui tient à ses marges. Nissan Canada, de son côté, se dit «très heureux» que des milliers de personnes manifestent leur intérêt pour l'achat d'une Nissan Leaf, mais il va maintenant falloir qu'il réponde favorablement aux quelque 3700 personnes intéressées par cet achat de groupe au Québec.

Ces milliers d'amateurs devraient être sollicités prochainement afin qu'ils s'engagent fermement et qu'ils donnent un acompte en ce sens. Les premières livraisons pourraient être faites en janvier.