Chez le «leader mondial de la voiture électrique», on considère que le sempiternel problème d'autonomie des batteries appartiendra au passé d'ici cinq ans seulement.

Dans une entrevue exclusive accordée à La Presse il y a deux semaines, en marge du retour de Renault au Canada, Vincent Carré a fait part de son grand optimisme pour le marché de la voiture électrique.

«À l'horizon 2020, l'autonomie des véhicules électriques ne sera plus un problème. On aura des autonomies qui seront proches de celles des véhicules thermiques», a confié le directeur commercial pour les véhicules électriques du Groupe Renault.

S'il est vrai que de nombreux laboratoires et centres de recherche dans le monde travaillent à la résolution de ce problème majeur des voitures électriques, personne n'a encore annoncé une autonomie de plus de 500 km à un prix raisonnable chez le concessionnaire pour le consommateur lambda.

«Des fournisseurs de batteries ont mis tellement d'énergie et d'argent dans le développement de la technologie des batteries qu'ils pourront demain et après-demain dire que la question ne se pose plus. Nous, on est déjà en train de préparer les phases d'après», a ajouté le dirigeant français.

L'alliance que forme Renault avec Nissan se déclare «leader mondial de la voiture électrique» avec 65 000 exemplaires vendus dans le monde par le français et 250 000 par le Japonais.

«On est les plus en avance. Donc, il est évident qu'on ne se laissera pas dépasser dans la course à l'autonomie des batteries», estime Vincent Carré, qui ne s'inquiète pas du tout des avancées et annonces de la concurrence.

L'arrivée de la Chevrolet Bolt en 2017 et ses 300 km d'autonomie à un prix relativement raisonnable? «C'est une évolution de l'autonomie. Ils n'ont pas d'avantage compétitif sur nous», répond le directeur commercial.

Et l'avancée apparente de Tesla? «Pourquoi Tesla a une autonomie plus grande que les nôtres? Parce qu'au lieu d'avoir une batterie comme la nôtre, ils en mettent trois ou quatre. Évidemment, ça coûte trois ou quatre fois plus cher mais le prix de la voiture, son niveau de gamme, permet d'absorber le coût. Il n'y a pas d'écart technologique entre nous, Renault, et Tesla», argumente le cadre du groupe français.

Le constructeur s'appuie aujourd'hui sur une croissance de la voiture électrique dans le monde qu'il estime de l'ordre de 60% par an, «ce qui est beaucoup pour l'industrie automobile».

«Nous ne sommes plus au début, on est bien dans la production de masse», croit Vincent Carré.