Les émissions d'oxyde d'azote des véhicules diesel en situation de conduite réelle sont sous-estimées, a assuré jeudi l'agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), sur la base de mesures réalisées avec des agences d'une dizaine de pays européens.

«Les émissions d'oxyde d'azote (NOx) des diesel en situation de conduite réelle sont très différentes des émissions enregistrées lors de tests» d'homologation des véhicules, a expliqué Gilles Aymoz, chef du service qualité de l'air à l'Ademe, lors d'une rencontre avec la presse.

Du coup, les normes Euro (Euro 3, 4, 5) «ne garantissent pas le respect des valeurs limites d'émission en condition d'usage réel», a ajouté le spécialiste de la pollution de l'air.

La norme Euro 5 plafonne à 180 mg/km les émissions de NOx pour les diesel, mais en situation réelle, les émissions moyennes sont d'environ 500 mg/km, selon les données de l'Ademe.

Les normes européennes (normes Euro) définissent les seuils réglementaires d'émissions de plusieurs polluants, auxquels doivent se conformer les constructeurs. La dernière - Euro 5 - s'applique aux véhicules vendus après le 1er janvier 2011. La prochaine - Euro 6b - entrera en vigueur le 1er septembre 2015.

Avec les particules fines, les NOx font partie des polluants pour lesquels les normes sont régulièrement dépassées en France et dans plusieurs autres pays européens.

«La norme Euro 6b devrait améliorer les choses» sans pour autant assurer le strict respect des valeurs réglementaires en situation de conduite réelle, note toutefois Johan Ransquin, chef du service Transports et mobilité à l'Ademe. «L'un des enjeux, c'est de faire encore évoluer les normes Euro vers des mesures plus proches de la réalité».