Le gouvernement allemand a mis ses partenaires européens dans une situation difficile en demandant d'assouplir les règles pour la réduction des rejets de CO2 des voitures, a-t-on appris mercredi après une nouvelle réunion infructueuse.

Une rencontre informelle a été organisée mardi soir entre les représentants de la présidence lituanienne de l'UE, de la Commission et du Parlement pour discuter d'une combinaison d'options, mais «rien n'a été conclu», a confié un représentant du Parlement.

Un  nouveau rendez-vous est prévu mardi prochain pour trouver un accord, ont indiqué les négociateurs des États. «Les négociations sont difficiles, car il faut trouver un compromis acceptable par tout le monde, la présidence tatonne», a souligné une source proche des négociations.

Un accord avait été trouvé en juin entre les capitales et le Parlement européen pour parvenir à fixer à 95g/km le plafond d'émissions de dioxyde de carbone des voitures particulières d'ici 2020.

Mais le gouvernement allemand a demandé de revenir sur cet accord. Berlin demande d'allonger le délai de quatre ans et la possibilité de capitaliser les supercrédits accordés aux constructeurs pour les ventes de voitures électriques.

L'enjeu est financier, car des amendes conséquentes sont prévues: 95 euros par gramme de dépassement à partir de 2019 pour un objectif fixé de réduction des émissions à 130 g/km.

Berlin a obtenu de différer un vote prévu le 14 octobre. La présidence lituanienne a proposé mardi une combinaison d'options: limiter le délai à trois ans, jusqu'à la «fin 2022» et accorder une certaine flexibilité dans l'utilisation des supercrédits.

Selon cette option, 90% des nouveaux véhicules des constructeurs devraient atteindre l'objectif de 95g/km en 2020, 93% en 2012, 96% en 2022 et 100% fin 2022.

La Commissaire européenne responsable du Climat Connie Hedegaard a souhaité mardi que les ajustements soient «les plus limités possibles».

Le Parlement européen bloque sur le délai de grâce, considéré comme trop important, mais se dit prêt à de la souplesse dans l'utilisation des supercrédits, ont confié mercredi plusieurs délégations.

Plusieurs pays exigent que la solution soit équitable pour tous les constructeurs automobiles et ne donne pas un avantage aux groupes allemands spécialisés dans les grosses berlines.