Champion de l'hybridation, Toyota passe la vitesse supérieure en dévoilant prochainement à Francfort une Yaris survitaminée.

Le constructeur japonais avait annoncé la couleur il y a un mois en avertissant qu'il se présenterait au prochain rendez-vous international allemand avec un prototype sport baptisé Yaris Hybrid-R (Notez le «R» pour racing).

On ne rigole pas du côté de Toyota puisqu'on a boosté une petite Yaris trois portes pour en faire un bolide de 420 chevaux. Tout de même. 

Pour ce faire, le groupe nippon a glissé sous la carrosserie un 4 cylindres turbo de 1,6 L à injection directe de 300 chevaux et ce, rien que sur l'essieu avant. À l'arrière, chaque roue est entrainée, de manière indépendante, par un moteur électrique de 60 chevaux. «Les deux moteurs électriques fonctionnent comme des générateurs électriques pendant la phase du freinage et épaulent le moteur à essence lors des accélérations», précise Toyota.

L'énergie récupérée au freinage est emmagasinée dans un super condensateur et non pas dans une batterie au nickel hydrure métallique, cher à Toyota. Comparativement à une telle batterie, ce super condensateur offre évidemment «une densité de puissance plus élevée et une vitesse rapide de charge et décharge. Il est adapté aux exigences d'une conduite sportive sur piste qui nécessite des poussées de puissance brèves et instantanées», fait remarquer Toyota.

Notons au passage que le moteur turbo à essence - mis au point par Toyota Motorsport - répond à la volonté de la Fédération internationale de l'automobile de voir le même moteur utilisé dans ses différentes compétitions sportives. On pourrait ainsi avoir ce moteur Toyota en rallye (WRC) comme en voiture de tourisme (WTCC). 

Cette Yaris bénéficiera de deux modes de conduite : «route» et «circuit». «En mode de conduite sur route, le super condensateur fournit pour une durée maximum de 10 secondes l'énergie récupérée pendant le freinage, et la puissance totale des deux moteurs électriques est réduite à 40 chevaux. Sur piste, les moteurs électriques arrière atteignent leur puissance combinée maximum de 120 chevaux pour une durée maximale de 5 secondes, ce qui reflète la plus grande fréquence de freinages et d'accélérations pendant la conduite sur piste», estime le constructeur.

Mais pour pouvoir réaliser de telles performances mécaniques, surtout du côté des roues avant, il a fallu greffer à l'ensemble motopropulseur un troisième moteur électrique de 60 chevaux, placé entre le moteur thermique et la boîte de vitesses séquentielle à six rapports. À la décélération, ce troisième moteur alimente le super condensateur. À l'accélération, il alimente les moteurs électriques arrière - il y donne plus de couple et soulage ainsi les roues avant.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, les moteurs électriques arrière peuvent influencer la tenue de route de cette Yaris dans les virages en modifiant la répartition du couple entre les roues arrière : plus de puissance à la roue extérieure ou plus de freinage à la roue intérieure, sans compter qu'on peut freiner et accélérer chaque roue indépendamment.

Reste à savoir quelle quantité de carburant a besoin cette Yaris de course.

Illustration fournie par Toyota

Le système hybride en action.