Le sort de l'auto tout électrique est encore incertain, mais l'hybride essence-électricité semble avoir de bonnes chances de prendre racine.

Le signe le plus récent de son implantation viable vient de commandes faites à Ford et à Toyota. Plusieurs grandes compagnies qui n'ont pas nécessairement à coeur de sauver la planète se tournent vers des hybrides de ces deux constructeurs pour réduire les coûts d'exploitation et engraisser le profit net.

Ford a claironné quatre commandes de berlines Fusion et de mini-fourgonnettes C-MAX hybrides, dont une du géant des télécommunications AT&T, qui utilise déjà plusieurs milliers de véhicules au gaz naturel et au propane dans le but de réduire l'argent qu'il dépense à la pompe.

Le transporteur Con-way, actif dans la logistique et le camionnage interurbains dans les 50 États américains, a commandé un millier de Ford Fusion hybrides qui seront utilisées par les vendeurs et le personnel administratif. Con-way s'attend à économiser 3,8 millions de litres d'essence par année.

L'assureur Esurance, de San Francisco, a commandé 50 Ford Fusion et pense économiser quelques centaines de milliers de dollars d'essence en quelques années. Les voitures seront utilisées par ses experts en sinistre, en Californie. La compagnie a indiqué qu'elle visait à réduire ses coûts.

Ces compagnies ne sont pas mécontentes de pouvoir afficher leurs préoccupations vertes, mais leur point de vue est d'abord économique.

Ainsi, Quest Diagnostics, une firme médicale du New Jersey, a ajouté à son parc automobile 150 mini-fourgonnettes C-MAX hybrides pour assurer le transport des prélèvements médicaux entre les hôpitaux et cliniques et ses laboratoires. « Compte tenu de la taille de notre entreprise, le type de véhicules que nous utilisons fait une grande différence pour l'environnement et dans nos coûts d'exploitation «, a dit Clete Lewis, un cadre de Quest Diagnostics.

Les comptables de ces compagnies ont fait les calculs avant de donner leur avis sur ces achats. Les Trois de Detroit font de bons prix aux acheteurs commerciaux qui achètent un grand nombre de véhicules identiques et dénués d'options extravagantes. À long terme, si ces gros clients commerciaux achètent des hybrides, c'est parce qu'ils économisent.

Par contre, Toyota ne fait pas de rabais aux exploitants de taxis, mais cela ne les empêche pas d'adopter la Camry hybride, la Prius et même la toute nouvelle Prius V comme voitures de taxi, en remplacement des Ford Crown Victoria et autres gros buveurs qui étaient jadis le cheval de trait de cette industrie.

Cette affection des chauffeurs de taxi pour les hybrides Toyota est très marquée dans les États de la côte ouest américaine, surtout à Los Angeles, San Francisco et, dans une moindre mesure, San Diego, trois villes où la circulation est souvent difficile.

Avec le lancement récent de quatre versions C-MAX et Fusion hybrides, des Ford pourraient aussi se retrouver sous des lanternes de taxi.