Disons-le d'emblée, Volt! La voiture électrique sauvera-t-elle le monde? est un récit relativement léger pour un sujet éminemment complexe. Avec ce titre ambitieux, on devine aisément que la réponse est non. Il y a toutefois un problème: cette question est inappropriée. Quiconque a un tant soit peu lu sur le sujet sait que la conception de la voiture électrique d'hier et d'aujourd'hui ne repose pas sur le souci de «sauver» notre avenir. D'abord parce que la mobilité individuelle fera toujours partie du quotidien de l'humanité. Puis, parce que la mise au point de la voiture électrique repose davantage sur des intérêts économiques qu'écologiques. Et enfin, parce que même une voiture totalement propre n'arrêterait pas le dérèglement climatique planétaire.

Alors à quoi bon ce livre du journaliste suisse Serge Enderlin? On peut répondre qu'il s'agit d'un carnet de route écrit par un journaliste qui a parcouru les lieux où se joue l'avenir de la voiture électrique: le laboratoire que constitue la Chine, l'un de ces grands réservoirs de lithium qu'est la Bolivie, l'utilisation que veut en faire Israël...

Certes, l'auteur épingle certaines incongruités de personnes convaincues par le tout-électrique. Mais son livre s'apparente davantage à un petit manuel d'économie - qui s'éloigne parfois totalement de l'industrie automobile - qu'à une démonstration claire du bien-fondé ou non de ce genre de véhicule.

La raison réside peut-être dans cet aveu que fait l'auteur dans son propre livre: «Il faut vraiment s'intéresser aux voitures pour trouver quelque chose à dire, ou à demander. Et les voitures, elles ne m'intéressent pas beaucoup.»

Aïe...

Volt! La voiture électrique sauvera-t-elle le monde? Serge Enderlin, Éditions du Seuil, 135 pages.