Il y a un peu plus de six mois, le constructeur chinois BYD annonçait le début de la commercialisation de son modèle électrique e6 en Chine. Du même souffle, il laissait entrevoir l'arrivée de sa voiture en Amérique du Nord cette année. Des perspectives moins roses semblent avoir refroidi ses ardeurs depuis. La e6 en Californie? «Pas tout de suite.»

Lorsqu'on l'interroge sur son entreprise, Micheal Austin s'emballe. Il nous vante la vision de son grand patron, les mérites de la batterie au lithium-phosphate de fer et la qualité de ses voitures.

Mais lorsqu'on lui demande quand BYD vendra des voitures en Amérique du Nord, le volume baisse. Le constructeur avait clairement laissé entrevoir l'année 2012 jusqu'à tout récemment.

«Pas tout de suite aux États-Unis, répond le vice-président de BYD America. Pour deux raisons. La première, parce que les ventes de voitures électriques représentent encore un marché de niche, pour les navetteurs. La deuxième, parce que Los Angeles n'a pas d'infrastructures de recharge. BYD n'est pas pressé.»

Le quatrième constructeur automobile chinois vend pour l'instant son unique voiture tout électrique dans deux villes seulement: Shenzhen - siège de l'entreprise - et Hangzhou. «Ces villes sont prêtes. Quand les villes sont prêtes, nous lançons la voiture», dit M. Austin. «Prêtes» sous-entend qu'elles ont installé une infrastructure de recharge. À leurs frais.

Micheal Austin confie tout de même que la e6, une berline aux allures de minifourgonnette comparable au Chevrolet Orlando, sera testée cette année aux États-Unis et en Chine par l'entreprise de location Hertz.

Depuis qu'il a lancé en Chine sa berline hybride F3DM en 2008, BYD semble ralentir la cadence. Malgré le soutien et l'investissement du milliardaire américain Warren Buffett qui a encouragé la direction à vendre des voitures électriques en Amérique.

Sur le marché chinois, BYD ne rafle pas tous les suffrages, témoigne Tycho de Feyter, rédacteur en chef de CarNewsChina.com. «BYD n'a pas de bonnes voitures en terme de finition et de qualité d'assemblage», dit-il.

Sa e6 revendique tout de même une autonomie impressionnante de 300 km. BYD part du même principe que Tesla pour obtenir une telle autonomie. Il confère à la voiture un bloc-batterie d'une grande capacité, 60 kWh en l'occurrence pour sa voiture. Soit deux fois et demie la capacité de la Nissan Leaf. L'inconvénient de ce choix: le prix. Augmenter la capacité de la batterie a un coût. La e6 se vend presque 40 000$, subventions gouvernementales déduites. Notons que BYD a privilégié la sécurité en choisissant d'allier le lithium au phosphate de fer. Cette association confère cependant moins d'autonomie à la base qu'une batterie au lithium-ion.

Fabricant de batteries pour la téléphonie mobile d'abord et avant tout, BYD s'est lancé sur le marché automobile en 2003. Il a depuis investi dans des mines de lithium. Et ambitionne de contrôler toute la chaîne de production.

Pour mieux accélérer?