Les ventes de voitures électriques ont bondi aux États-Unis le mois dernier, selon des chiffres publiés cette semaine par les constructeurs, et il y a de quoi être surpris, car le succès du véhicule qui a le mieux marché est plutôt inattendu.

Après des mois de critiques venues des cercles républicains, la Chevrolet Volt a réussi un fabuleux redressement: ses ventes ont plus que doublé entre février et mars, passant de 1023 modèles écoulés à 2289, de loin son meilleur score depuis son lancement.

La Nissan Leaf, la plus sérieuse concurrente de la Volt, a aussi vu ses ventes progresser de 478 à 579, dépassant largement son total de mars 2011.

De son côté, Toyota a livré 891 Prius hybrides rechargeables pour ce premier mois complet de présence du véhicule sur le marché, soit approximativement 3% du nombre total de Prius vendues.

Une partie du succès de la Chevrolet Volt est clairement à mettre sur le compte du lancement de son dernier modèle en Californie, car celui-ci y est autorisé à utiliser la file réservée au covoiturage même si le conducteur est seul à bord. Autre facteur, Chevrolet a proposé pour la première fois en mars un prêt à taux zéro aux acheteurs de sa voiture.

Mais les critiques à l'encontre de la Volt se sont également apaisées, et le mois dernier, le ton du débat public au sujet de ce véhicule même a radicalement changé aux États-Unis.

La couverture de la chaîne conservatrice Fox News est soudainement devenue plus positive, les exhortations de l'ancien dirigeant de GM Bob Lutz - connu pour son climato-scepticisme mais néanmoins grand défenseur de la Volt - ont été relayées par certains médias, et l'ancien président républicain George W. Bush a annoncé à la fin du mois qu'il avait acheté une Volt en cadeau à son fils, Neil Bush.

Autrement dit, s'il reste encore bien du chemin à faire avant que les voitures électriques ne deviennent monnaie courante aux États-Unis, les ventes du mois de mars semblent signifier que le vent pourrait être en train de tourner.