Le gaz naturel, dont les prix sont historiquement bas grâce au boum de l'exploitation des gisements de schiste, prend du galon comme carburant alternatif aux États-Unis et les constructeurs étoffent leurs gammes de véhicules adaptés.

L'utilisation de gaz naturel comme carburant est encore marginale, mais elle «décolle clairement», constate Mark Hanson, analyste de Morningstar. «Économiquement ça fonctionne, il faut juste savoir à quel rythme» les infrastructures vont se développer.

Le gaz «est étudié avec attention comme carburant» potentiel, car c'est «un excellent carburant», renchérit David Cole, président émérite du Center for Automotive Research.

Contrairement à l'essence dont le prix s'envole, le gaz naturel enregistre des prix plancher aux États-Unis et il est de plus en plus abondant grâce à l'exploitation des vastes gisements de schiste du pays.

En outre, il dégage moins de C02 que l'essence en brûlant. Il est donc considéré comme «vert» même si à l'état brut, le méthane est paradoxalement beaucoup plus nocif pour la couche d'ozone que le C02 et si les risques pour l'en.

En outre, il dégage moins de C02 que l'essence en brûlant. Il est donc considéré comme «vert» aux États-Unis même si à l'état brut, le méthane est paradoxalement beaucoup plus nocif pour la couche d'ozone que le C02, et si les risques pour l'environnement de la fracturation hydraulique utilisée pour extraire le gaz de schiste sont dénoncés par les écologistes.

Le gaz naturel comprimé (GNV, gaz naturel pour véhicule) est pressurisé et stocké dans des bonbonnes, placées le plus souvent dans le coffre des voitures. Le gaz naturel liquéfié (GNL) est quant à lui condensé par refroidissement à -161 degrés. Il peut être utilisé comme carburant de véhicules lourds, pour le transport terrestre ou maritime.

En Europe, c'est surtout le gaz de pétrole liquéfié (GPL), un mélange de butane et de propane issu du raffinage de brut ou provenant de gisements de gaz naturel, qui est utilisé comme carburant automobile.

Les trois grands constructeurs américains ont mis au point des véhicules fonctionnant grâce à des carburants alternatifs.

Ford compte pour l'instant le plus gros portefeuille de véhicules alternatifs avec huit véhicules fonctionnant au gaz naturel.

Le plus petit constructeur américain, Chrysler a présenté début mars un véhicule lourd fonctionnant au GNL à partir d'une technologie de son partenaire italien Fiat, et qui sera en vente en juin.

Pour Sergio Marchionne, le patron de Fiat et Chrysler, le gaz naturel comme carburant alternatif a plus de potentiel que l'électricité.

Le numéro un mondial, GM, produit deux fourgonnettes au GNV, la Chevy Express et la GMC Savana, et fabriquera d'ici la fin de l'année deux camions pick-up utilisant le même carburant. Il a déjà vendu 1200 fourgonnettes à l'opérateur téléphonique ATT.

Le constructeur travaille sur toutes sortes de carburants alternatifs et notamment sur les voitures électriques, mais un porte-parole, Dan Flores, note que «le gaz naturel comprimé offre beaucoup de potentiel. La technologie est prometteuse».

Elle intéresse notamment les entreprises, particulièrement les services comme les opérateurs téléphoniques ou les messageries à l'instar d'UPS, ou les collectivités locales, tels que l'enlèvement des ordures.

Ces véhicules circulent sur des distances courtes autour d'un «hub», un centre où ils peuvent se recharger. Les économies d'échelles pour une grande entreprise justifient l'investissement dans l'équipement de rechargement au gaz.

Pour les particuliers, les infrastructures de rechargement ne sont pas disponibles facilement, et le stockage du gaz comprimé ou liquéfié dans une voiture est coûteux et volumineux, limitant le rayon qui peut être parcouru.

«Il n'y a qu'environ 400 stations de rechargement» aux États-Unis, ce qui empêche de facto de faire de longs trajets, note Mark Hanson.

En Europe, le gaz suscite également un intérêt croissant vu le prix élevé de l'essence. En France, il représente encore moins de 1% des volumes de carburant consommés et seulement 200 000 véhicules sont équipés pour rouler au GPL sur 31 millions de véhicules particuliers.