Les Nissan Leaf de Communauto ont déjà parcouru quelques dizaines de milliers de kilomètres depuis leur apparition dans les rues de Montréal et de Québec sans incident majeur à signaler, à part deux pannes sèches.

«Et encore, ce sont deux pannes qui auraient pu être évitées», précise Marco Viviani, porte-parole de l'entreprise d'autopartage qui a décidé d'oser le virage électrique.

La courte expérience de Communauto avec les véhicules électriques est positive, mais il est encore trop tôt pour décider si elle sera poursuivie, a fait savoir M. Viviani. Les Nissan Leaf coûtent le double du prix de la Toyota Yaris qu'utilise Communauto. «Si on ne trouve pas un équilibre entre les coûts et les recettes, on n'en achètera pas plus», a-t-il dit.

Communauto a actuellement 25 voitures électriques en libre-service dans 10 emplacements à Montréal et 4 à Québec. Vingt-cinq voitures supplémentaires doivent lui être livrées par Nissan dans les prochaines semaines. Communauto possèdera donc la moitié des 100 Leaf que Nissan livrera au Canada cette année.

Ces 50 véhicules ne pèsent pas lourd dans le parc de Communauto, qui compte 1150 voitures. Au prix actuel de l'essence, l'expérience est rentable pour l'entreprise, selon Marco Viviani.

Les premières Leaf de Communauto sont en service depuis le milieu du mois d'août. Elles n'ont pas été mises à la disposition de l'ensemble de la clientèle mais d'un groupe de 200 volontaires recrutés pour servir de «cobayes». Signe de l'enthousiasme que suscite le projet, 800 personnes s'étaient portées volontaires. «L'idée était de tester le véhicule avant de le proposer à nos 25 000 clients», précise le porte-parole.

Communauto teste aussi deux types de bornes de recharge, une de l'entreprise californienne AeroVironment et l'autre de la québécoise AddÉnergie, pour le compte d'Hydro-Québec.

Avec la mise en place annoncée hier de 120 bornes à 240 volts dans des commerces et stationnements à Montréal et à Québec, cela va donner plus d'autonomie aux clients de Communauto.

Autonomie limitée

L'autonomie limitée des véhicules électriques reste un problème, surtout en hiver parce que le chauffage de l'habitacle réduit rapidement la réserve d'énergie. Pour la clientèle de Communauto, toutefois, ce problème est minimal puisque la grande majorité se sert des voitures pour des trajets qui dépassent rarement les 25 kilomètres.

L'entreprise estime qu'il lui faudra «au moins un an» d'utilisation avant de décider si la voiture électrique est une voie d'avenir pour elle. Elle devra notamment tenir compte du coût d'achat des bornes de rechange, à 5000$ pièce.

L'ensemble des clients de Communauto auront accès aux Nissan Leaf dès la semaine prochaine et l'annonce devrait être faite à l'occasion du lancement du film La revanche de la voiture électrique lundi soir prochain au Cinéma du Parc, à Montréal. Le documentaire de Chris Paine, qui a signé Qui a tué la voiture électrique?, décrit les efforts de quatre entreprises pour relancer ce type de véhicules.