Maire et pilote d'essai. Depuis le 22 décembre dernier, Jean Martel assume ces deux fonctions. Le premier magistrat de la Ville de Boucherville est l'un des cinq premiers utilisateurs quotidiens de l'iMiev de Mitsubishi, voiture électrique qui sera évaluée au cours des trois prochaines années par Hydro-Québec. Premières impressions.

Deux sentiments traversent l'esprit du maire de Boucherville chaque fois qu'il monte dans son iMiev. «Je suis toujours impressionné par l'absence de bruit et de vibration au démarrage, et j'ai un sentiment de fierté de conduire une voiture qui n'émet pas de CO2 et qui utilise l'électricité produite au Québec.»

Celui qui a eu «le coup de foudre» pour cette expérimentation menée sur son territoire juge la conduite de l'iMiev «très agréable, silencieuse».

«L'accélération est très impressionnante pour une microvoiture», dit-il. Son comportement est similaire à celui d'une voiture à essence. Après avoir passé une nuit dehors à -20 ºC, elle démarre au quart de tour. Aucune différence non plus pendant les premiers mètres ou kilomètres parcourus.

La plus grande surprise est venue de la fameuse recharge de la batterie de la voiture. «Moins longue que ce que l'on m'avait dit.» Jean Martel a constaté un temps de recharge complète de 5h20 à partir d'une prise de 220 volts, à une température approximative de -10 ºC, au lieu des six à huit heures annoncées. «Le soir, je mets la voiture sur la charge, dit-il. Je suis chez moi et pas dans un Couche-Tard à me faire offrir un 6/49.»

Comme les quatre autres «cobayes», M. Martel bénéficie d'une borne de recharge dans son garage. Précision importante: son garage est une «ancienne écurie qui sert de laboratoire expérimental pour un véhicule high-tech, sourit-il. Mon garage n'est pas chauffé, il y fait la même température que dehors». Installée en 35 minutes (la pose peut aller jusqu'à trois ou quatre heures, selon le lieu et l'installation électrique de la maison), la borne n'a montré aucun signe de diminution de son efficacité par temps froid.

Pour cette expérience, l'électricité utilisée pour la recharge à domicile est payée par l'utilisateur (M. Martel dans ce cas-ci). Celle utilisée par les deux bornes à l'hôtel de ville est payée par la Ville.

Est-ce une contrainte de recharger régulièrement et d'y penser? «Je n'y vois pas d'inconvénient, il faut changer ses réflexes. Cela demande plus de planification», répond Jean Martel.

Inconvénient ou avantage pour le test, Jean Martel se déplace beaucoup, mais pas sur de très grandes distances. «Je travaille à cinq minutes à pied de la maison. On ne peut pas vraiment tester l'impact du chauffage mis au maximum.»

Résultat, son constat est clair mais sans surprise à l'égard d'une voiture électrique de ce genre: «En raison de son autonomie (120 km, NDLR), elle ne pourrait pas satisfaire à mes besoins si j'allais à Québec, par exemple. L'inconvénient réside dans son autonomie et son temps de recharge. C'est très bien pour les déplacements intramunicipaux ou en ville, mais pas pour le Québécois moyen. Tout le monde ne peut pas avoir ce véhicule-là. Son avenir réside dans la batterie.»

Tout est dit. Ou presque. À la technologie de progresser.