Le PDG des groupes d'automobiles Renault et Nissan, Carlos Ghosn, a chiffré jeudi à 5,1 milliards de dollars l'investissement déjà effectué pour leurs premiers modèles de voiture électrique qui seront mis sur le marché à partir de fin 2010.

«Quatre milliards d'euros ont déjà été dépensés et affectés à ce projet», a déclaré M. Ghosn à des journalistes au siège de Nissan, constructeur détenu à 44% par le Français Renault, avec qui cet investissement a été partagé. «Ce montant augmentera» d'ici à la fin 2012, date à laquelle l'alliance Nissan-Renault compte pouvoir produire 500 000 voitures électriques chaque année.

 

La première voiture électrique de Nissan, la Leaf, doit être lancée en décembre au Japon et aux États-Unis, où les réservations sont ouvertes, et d'ici à mars 2011 en Europe. La batterie lithium-ion équipant la Leaf, d'une autonomie de 160 kilomètres, pourra être rechargée en huit heures sur une simple prise de courant ou à 80% en 30 minutes dans des stations prévues à cet effet.

 

Nissan va assembler la Leaf aux États-Unis, dans une usine qui sera prochainement inaugurée dans le Tennessee, ainsi que sur son site japonais situé à Yokosuka, en banlieue de Tokyo.

 

Les batteries lithium-ion, codéveloppées avec le groupe d'électronique nippon NEC, seront fabriquées sur plusieurs sites dans le monde, dans certains cas partagés avec Renault, a précisé M. Ghosn. Ce dernier a assuré que l'alliance Renault-Nissan était «de loin le constructeur le plus engagé et de facto le leader des voitures électriques», cette technologie étant selon lui amenée «à devenir dominante».

 

«Qui d'autre a investi autant d'argent dans la voiture électrique?», a-t-il plaidé.

 

Appel aux gouvernements

 

Selon le PDG, la voiture sera à terme «rentable» pour Nissan, mais il compte sur les subventions des gouvernements, versées lors de l'achat de véhicules écologiques, pour soutenir les ventes «jusqu'à ce que nous atteignions notre pleine capacité de production».

 

M. Ghosn a donné en exemple l'État de Californie, qui versera environ 5000 dollars au client achetant une Leaf, une somme qui s'ajoutera à un montant maximum de 7500 dollars promis par le gouvernement fédéral américain.

 

Acheter une Leaf «deviendra une très bonne décision économique pour le consommateur», a-t-il assuré.

 

Il a souligné que 13 000 commandes fermes de Leaf avaient déjà été passées aux États-Unis et au Japon, sans compter «130 000 personnes ayant manifesté leur fort intérêt pour acheter la voiture aux États-Unis».

 

Au Japon, la Leaf sera proposée au prix plancher de 3,76 millions de yens (un peu plus de 41 000$). Mais grâce aux subventions des pouvoirs publics nippons pour l'achat de véhicules à faible émission de rejets polluants, le client devrait au final ne débourser que 2,99 millions de yens (32 800$).