Apparemment, Mercedes-Benz croit en l'hydrogène comme carburant de l'avenir. Parcourir de longues distances à bord d'une voiture qui n'émet aucun rejet polluant est aujourd'hui possible, selon le constructeur allemand qui mise, dans l'immédiat, sur une version Fuel-Cell de sa Classe B.

Très proche de la version «standard», cette Classe B est une voiture électrique propulsée par un moteur à pile à combustible «de la toute dernière génération», dixit Mercedes. Son grand avantage? Une autonomie de 400 km sur un circuit mixte. Pour une voiture qui n'émet aucun gaz à effet de serre, la performance apparaît remarquable au premier abord quand il s'agit de sortir de la ville.

 

D'ici au mois de mai, 200 exemplaires de ce modèle seront en circulation en Europe et aux États-Unis. Le prix de location n'a pas encore été fixé. Cette utilisation aura valeur de test. Car la maison mère, Daimler AG, a l'intention - tout comme d'autres constructeurs - de fournir en 2015 des véhicules de série à l'hydrogène. Avec quelle voiture alors? On l'ignore encore, évidemment. Ce que l'on sait, c'est que cette Classe B Fuel-Cell aura une descendance dès 2011.

 

 

En attendant, pour cette année, cette Classe B Fuel-Cell - produite en série limitée et à la durée de vie éphémère - a l'équivalent de 136 CV (100 kw). En raison de sa motorisation particulière, elle a pris du poids par rapport au modèle thermique équivalent: 300 kg de plus. L'essentiel de ses éléments propulseurs loge dans un double plancher. Sous le coffre, la batterie au lithium-ion; au niveau des banquettes arrière, les trois réservoirs à hydrogène; sous les sièges avant, la pile; au niveau du tableau de bord, le module d'hydrogène; et sous le capot, le... moteur électrique.

 

Mercedes-Benz affirme que le plein d'hydrogène se fait en moins de trois minutes. En ayant eu le véhicule entre les mains pendant 10 km seulement, on n'a pu vérifier cette durée... On s'est tout de même permis de douter de son autonomie de 400 km au vu de notre consommation sur un court parcours principalement urbain. Comme tout véhicule électrique qui se respecte, celui-ci est d'un silence soporifique. Sa conduite est souple et comparable à celle du modèle standard. Certains apprécient ses capacités au démarrage et à l'accélération. Cela demande à être vérifié.

 

Quant à la sécurité, le responsable des opérations de test et de la flotte de véhicules à hydrogène assure que ce genre de véhicule est aussi sécuritaire que n'importe quelle voiture standard. «Les réservoirs d'hydrogène ont des soupapes de sécurité actionnées en cas de collision et d'accident. Ces réservoirs ont une structure en fibre de carbone résistante», précise Arwed Niestroj.

 

L'hydrogène est-il pour autant l'énergie la plus propre et la moins chère? Assurément non, s'il est utilisé avec un moteur à combustion. Avec un moteur électrique? Pas forcément, répondent ses détracteurs. Il coûte cher si on le produit par hydrolyse. Et il n'est pas écologique si on le produit à partir de gaz naturel.

 

En somme, cette technologie reste perfectible d'autant plus qu'il va falloir - pour Mercedes entre autres - relever le défi de la distribution. En Allemagne par exemple, il y a actuellement 30 stations-service d'hydrogène, dont seulement sept sont ouvertes au public. Les pétrolières accepteront-elles de se faire damer le pion?

 

Les frais de transport et d'hébergement pour ce reportage ont été payés par Daimler.

Illustration Mercedes

Les composantes principales de la Mercedes Classe B F-CELL.