Parler de la voiture électrique est plus que jamais dans l'air du temps. C'est particulièrement excitant pour les écologistes et les automobilistes qui s'inquiètent de leur empreinte environnementale et de leur dépendance au pétrole.

Par contre, il est impératif de regarder la situation avec un certain recul et garder la tête froide par rapport au développement des véhicules hybrides et électriques.

La firme de recherche Pike Research, qui se spécialise en technologies vertes, s'est associée au site hybridcars.com pour tenter de faire le portrait des différents aspects touchant aux véhicules électriques.

Elle vient de publier un rapport sur les dix points à retenir en 2010 à propos des véhicules électriques et hybrides, autant du point de vue des consommateurs que de l'industrie. En voici les grandes lignes :

1- Le coût relié à l'achat et à l'utilisation d'une voiture électrique ne sera pas moins cher que celui d'un véhicule à essence. Les promoteurs du tout-électrique soulignent que l'électricité coûte beaucoup moins cher que l'essence, mais c'est sans compter sur la surprime reliée à l'achat d'une voiture électrique. L'argument économique va limiter l'intérêt du public.

2- L'année 2012 sera cruciale pour la commercialisation des véhicules électriques. Le gouvernement américain a dépensé des milliards pour soutenir le développement de ce secteur. Une diminution de cet appui gouvernemental, qui fera suite à la première vague d'achat de véhicules électriques, pourrait avoir comme résultat de retirer le filet de sécurité à ce marché de niche qui devra voler de ses propres ailes après 2012.

3- Malgré l'arrivée des voitures hybrides rechargeables, le marché des hybrides traditionnelles (essence-électricité) va continuer de grandir. Après tout, il bénéficie d'une avance de 10 ans sur les hybrides rechargeables. Les voitures électriques vont demeurer une simple curiosité alors que la technologie hybride traditionnelle va permettre aux véhicules de masse d'obtenir une meilleure consommation.

4- Les autos rechargeables de 2020 pourraient ne pas ressembler à celles de 2010. Les constructeurs ont conçu la première vague de voitures hybrides rechargeables de façon à ce qu'elles puissent rouler 50 km en mode tout-électrique. Si le public ne s'intéresse pas à ces véhicules en raison de leurs coûts d'achat élevés, les constructeurs vont peut-être se raviser et construire des hybrides moins chères, mais de plus faible autonomie.

Les experts de Pike Research n'envisagent par ailleurs pas le développement, du moins à court terme, de systèmes d'échange de batteries et d'installations de rechargement pour des flottes de véhicules électriques commerciaux.

 

Tout compte fait, on risque donc d'attendre encore longtemps avant de voir apparaître une voiture électrique qui répondra à la fois aux attentes du consommateur qu'à celles de son portefeuille.