Le domaine de la recherche dans l'industrie automobile est en ébullition. Plus que jamais auparavant, on s'affaire à trouver une solution aux problèmes d'efficacité des batteries et de stockage de l'énergie. La récente conférence sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables a mis en exergue les défis qui attendent les chercheurs, constructeurs et pouvoirs publics. L'heure est à l'hybride, mais l'avenir proche appartient aux véhicules rechargeables.

Les projets de recherche, les études, les idées se multiplient. Souvent en ordre dispersé. Parfois avec plus ou moins de réussite. Chacun pense avoir une piste de solution, et toute progression est conditionnée par les investissements nécessaires.

 

La rencontre de Montréal, la semaine dernière, a montré que l'évolution des batteries conditionnera l'avenir des véhicules électriques. «On doit faire plus petit, plus léger, moins cher, plus viable et plus durable», a résumé Gitanjali Dasgupta, président fondateur d'Electrovaya, un fabricant ontarien de batteries.

 

«La recharge est le point faible, il faut faire une percée majeure dans le stockage de l'énergie», a insisté Ian Clifford, président fondateur de l'entreprise Zenn.

 

À en croire certains, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Pour Mark Shoesmith, directeur de projet pour les véhicules électriques chez E-One Moli Energy, fabricant de batteries au lithium-ion, l'efficacité recherchée sera atteinte «d'ici 10 ans peut-être».

 

Le progrès se heurte également aux coûts et aux contraintes météorologiques.

 

Le lithium, qui alimente aujourd'hui les batteries des véhicules hybrides et électriques, représenterait 60% du coût d'une batterie. Un récent programme d'évaluation de véhicules hybrides rechargeables, mené à l'Université Laval, a estimé le coût d'une batterie au lithium-ion à environ 1000$/kWh alors qu'une batterie au plomb revenait à 100$/kWh. La batterie au lithium offre cependant une économie d'essence deux fois et demie plus importante que la batterie au plomb. Et elle a conséquemment pour autre avantage de voir la voiture émettre nettement moins de CO2. D'où la popularité du lithium actuellement.

 

La température est un frein à l'efficacité énergétique. Les propriétaires d'hybrides s'en rendent compte l'hiver. Un programme de recherche du département américain de l'Énergie, l'Advanced Vehicle Testing Activity, a montré qu'à partir de -70C, il y a une décharge et une perte d'énergie électrique. La division de la Recherche sur les émissions et mesure d'Environnement Canada a montré que l'autonomie électrique d'un véhicule hybride rechargeable à l'essai était réduite jusqu'à 60 % par grand froid (-18 C).

 

Cette dernière donnée n'éclipse pas pour autant la supériorité des hybrides rechargeables sur les hybrides classiques. Le programme d'évaluation de l'Université Laval montre que les premiers ont une meilleur consommation d'essence que les seconds, de l'ordre de 29% à 39%, selon les circuits empruntés. Possédant un cycle de vie plus important, les véhicules hybrides rechargeables devraient donc logiquement s'imposer à moyen terme. Dans l'immédiat, aucun modèle du genre n'est offert sur le marché.