En 2020, une voiture neuve sur deux vendues au Japon sera un véhicule de nouvelle génération, hybride, tout électrique ou à pile à combustible, a prédit le gouvernement japonais. Mais pour cela, il va falloir construire de nouvelles infrastructures, qui plus est intelligentes.

Mitsubishi Motors et Fuji Heavy Industries (marque Subaru) viennent de mettre en circulation dans l'archipel leurs premières voitures électriques, pour le moment réservées à la clientèle professionnelle.

Nissan va commercialiser à grande échelle son premier modèle l'an prochain.

Les hybrides à recharger sur secteur arriveront dans la foulée.

Les automobiles à pile combustible sont promises pour 2015.

Tous ces nouveaux moyens de locomotion «propres» nécessitent la construction d'infrastructures, lesquelles exigent des fonctionnalités inédites.

«Au Japon, dans les villes, les automobilistes parcourent seulement 30 kilomètres par jour en moyenne, donc même si la voiture électrique que nous allons lancer a une autonomie limitée à 160 km, cela apparaît suffisant», explique Kazuiro Doi, directeur des technologies de l'information chez Nissan.

«Et pourtant, les conducteurs seront angoissés», reconnaît-il.

De fait, «il est essentiel de pouvoir leur dire en route où sont les points de recharge, autrement dit de mettre en place une plate-forme d'échange d'informations entre les voitures et les stations», en déduit M. Doi.

Dans le cas de la voiture électrique, il faut pouvoir indiquer les bornes dans un rayon de tant de kilomètres, dire combien sont libres ou vont l'être dans un délai donné et préciser au conducteur s'il a assez d'énergie pour s'y rendre.

«Si les trois bornes de la station la plus proche sont occupées et que la première libre ne le sera que dans 30 minutes, il est peut-être plus astucieux d'aller à une autre où une place est disponible, fut-elle un peu plus loin, à condition d'avoir l'autonomie suffisante et qu'il y ait réellement un gain de temps à la clef», détaille M. Doi. Bref, il faut un dispositif pour calculer.

Conscient également de cette nécessité d'accompagner les véhicules de nouvelle génération d'une suite complète de services innovants, le gouvernement japonais a lancé mi-juillet un appel aux constructeurs, fournisseurs de solutions techniques, entreprises de tous secteurs, organismes divers et collectivités locales pour imaginer, construire et expérimenter un système-modèle idéal.

«Nous pensons que grâce aux technologies de l'information et de la communication, il sera possible d'offrir aux utilisateurs particuliers et professionnels de véhicules électriques une nouvelle infrastructure sociale rassurante, pratique et efficace», indique NTT Data, prestataire de solutions informatiques en réseau, candidat au projet.

«Actuellement, des municipalités et sociétés mettent en place des systèmes de recharge, mais pour que la voiture électrique devienne vraiment un véhicule de masse, il faut une compatibilité entre tous les moyens», poursuit le groupe.

Nissan, Mitsubishi Motors et Fuji Heavy ont créé début août un groupe de travail avec la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco) pour standardiser les bornes de recharge rapide, mais cela est encore insuffisant.

Sont aussi jugées cruciales des solutions communes de paiement rapide, de sécurité ou encore de gestion des informations particulières relatives à chaque véhicule.

«Pour que les voitures électriques attirent les clients, il est indispensable qu'elles apportent un bénéfice nouveau, qu'il y ait des éléments incitatifs en termes d'usages, et pas seulement purement financiers», insiste M. Doi.