Dites «soya» à certaines personnes, et elles ont une envie subite de sauter dans l'auto pour aller chez Tau ou une autre épicerie d'aliments naturels. Mais si vous conduisez une Ford 2008 ou plus récente, vous atteignez le soya dès que votre popotin se dépose sur le siège.

«Ford est le chef de file de l'industrie automobile dans l'utilisation des mousses de rembourrage à base de soya, qui est un biomatériau renouvelable», nous dit Ford, qui publicise tous ses efforts pour «verdir» ses véhicules.

 

De plus en plus de Ford sont rembourrés au soya: un million de ses véhicules seront équipés de tels sièges en 2009 (c'est environ 20 % de la production de Ford). Ces sièges sont fabriqués par le sous-traitant Lear Corp., qui a gagné avec Ford un prix de recherche et développement de la revue R&D Magazine pour ce siège.

Les communicateurs professionnels du département de marketing de Ford affirment que sa mousse de rembourrage au soya lui permet de couper «1 million de livres d'hydrocarbures» par année, ce qui est un chiffre impressionnant, mais une unité de mesure qui ne veut rien dire pour le commun des mortels.

Ford indique aussi qu'elle pourra réduire ses émissions de CO2 de «5 millions de livres» par année. C'est beaucoup de livres, mais est-ce beaucoup de CO2... Selon une conversion (très approximative) faite par La Presse, c'est seulement 2268 tonnes métriques par année, ou l'équivalent d'enlever 935 voitures de sur les routes durant un an.

Ford en vend 5,3 millions par année sur la planète. Mais bon, il faut bien commencer quelque part.

Le communiqué de Ford ne dit pas si ses nouveaux sièges en soya sont biodégradables, ni si le dossier fait un végé-burger mangeable si on est perdu dans la forêt et mal pris.