Signe des temps, les garagistes se mettent au vert eux aussi. Dorénavant, il ne faudra pas vous étonner de voir dans la devanture de votre atelier de mécanique le logo Clé verte, certifiant les pratiques environnementales appliquées au quotidien par les employés.

Mis en place sur une base volontaire, le programme de certification Clé verte s'adresse aux 12 000 établissements de réparation et d'entretien du Québec, que ce soit une PME ou un concessionnaire, qu'ils soient indépendants ou membres d'un regroupement.

L'entreprise d'économie sociale Nature-Action a pris l'initiative de doter ces ateliers de normes et pratiques adaptées en matière de performance environnementale. Le public a la fibre de plus en plus verte. Il est de plus en plus exigeant envers les commerces et entreprises. Le secteur automobile n'y échappant pas, les garages ne peuvent que suivre le mouvement.

«Il y a une nécessité d'améliorer les pratiques», dit Pierre Beaudoin, président de la Table de concertation sur l'environnement et les véhicules routiers.

«Notre industrie génère un volume considérable de matières liquides, de cartons, de papiers, de pneus, de lubrifiants et huiles, de composants électriques, mécaniques et électroniques. Ce programme permet de détourner le maximum de ces matières résiduelles, de baisser notre consommation d'énergie, de réemployer et de recycler », poursuit celui qui est aussi directeur principal des Services techniques de CAA-Québec.

Le recyclage n'est pas nouveau dans les garages. Depuis 10 ans, les pneus sont recyclés. De même que les batteries sont récupérées. Les huiles et filtres à huile ainsi que leurs contenants le sont aussi.

Le Centre de l'auto Beaumont, à Montréal, est l'un des trois garages de la province à posséder la certification Clé verte. «On a maintenant des bacs de recyclage pour le papier, les cartons et le plastique qui représentent une masse importante puisque toutes les pièces détachées sont emballées. On a diminué de 50% le volume total de nos déchets. Depuis environ un an, on recycle aussi les contenants d'aérosols, les néons et les catalyseurs», témoigne le propriétaire Jean Duchesneau.

Mis à part les composants électriques et électroniques, pour lesquels il n'y a pas de marché, «presque plus rien ne va au rebus», ajoute-t-il.

Ce dernier a effectué ce virage par conviction personnelle. «On recycle chez-nous, pourquoi on ne ferait pas la même chose au travail? J'ai décidé de mettre les gens de mon équipe à contribution.»

De ce programme, le garagiste dit ne tirer aucun avantage commercial. Pour le client, la certification n'a aucun impact sur la facture ni d'incidence sur le service. Les deux font un choix écologique.

Une dizaine de garages sont en voie d'obtenir la certification Clé verte. Celle-ci sera même un critère obligatoire d'adhésion au réseau de CAA-Québec qui a l'intention de certifier ses 450 garages d'ici deux ans. Les grandes bannières sont également visées par le programme et des constructeurs pensent à faire adhérer leurs concessionnaires.

«Je suis convaincu qu'il va y avoir un mouvement d'adhésion», conclut M. Duchesneau.



Pour en savoir plus : www.cleverte.org