Depuis le 12 février, le restaurant Chic alors! situé dans le secteur de Cap-Rouge, à Québec, fait la livraison à domicile sans pollution et sans bruit.

Le restaurant a fait l'acquisition de la première Zenn qui circule dans les rues de Québec. Le propriétaire, Hugues Philippin, friand de nouvelles technologies et ingénieur de surcroît, s'était beaucoup renseigné sur cette microvoiture électrique, qui, par son faible impact sur l'environnement et ses frais d'exploitation peu élevés, lui semblait le véhicule idéal pour faire la livraison dans les rues des quartiers résidentiels avoisinants.

 

Mais il y avait un hic: la Zenn, aussi considérée comme un VBV (véhicule à basse vitesse), n'était pas autorisée à rouler sur les routes publiques.

Projet-pilote

«À force de lobbying auprès des autorités gouvernementales, un des intervenants m'a parlé d'un projet-pilote sur les VBV, me demandant si je souhaitais y participer. J'ai accepté immédiatement», commente M. Philippin. Ce projet-pilote lancé par la SAAQ et le ministère des Transports, d'une durée de trois ans, permet la circulation des VBV dans toutes les régions du Québec et vise à étudier leur utilisation dans un milieu contrôlé et à élaborer des règles de circulation sécuritaires.

«Ce projet est taillé sur mesure pour nous et rejoint entièrement notre vision écologique, dit Hugues Philippin. Quand nous avons fait l'achat de notre premier véhicule de livraison, nous avons opté pour la Toyota Echo, parce qu'à l'époque il n'existait pas d'autres solutions. Nous voulions un véhicule fiable, abordable, compact et à faibles émissions.»

«En plus d'être économique, la Zenn est assemblée au Québec et utilise l'électricité, une énergie propre», ajoute M. Philippin. Le constructeur estime le coût de fonctionnement de 1 à 2 cent du km. À titre de comparaison, celui d'une voiture traditionnelle à essence est d'en moyenne 12 à 15 cents par km.

Sur papier, la Zenn dont la vitesse est limitée à 40 km/h semblait tout à fait appropriée dans le secteur du restaurant où la vitesse est limitée à 30 km/h ou 50 km/h. «En général, les gens apprécient le véhicule, surtout dans les endroits où il y a beaucoup d'enfants, parce qu'il roule lentement. Mais certains automobilistes, malgré le triangle rouge, ne se montrent pas aussi courtois et font preuve d'impatience, surtout quand la limite est à 50 km/h» raconte M. Philippin.

Et comment la Zenn se débrouille-t-elle en hiver? «Très bien. Aucun problème, dit Hugues Philippin. En ce qui concerne la recharge, nous branchons le véhicule dans une prise domestique entre chaque livraison et nous n'avons jamais connu de panne. La conduite est basique, mais la voiture se débrouille bien dans la neige.» Depuis qu'elle a pris ses fonctions au restaurant, la petite Zenn a fait jusqu'à 20 livraisons par jour et ce, malgré le froid et la neige qui ont sévi sur la Vieille Capitale.

Service personnalisé du constructeur

La Zenn est offerte au prix de départ de 16 900$. Mais celle du restaurant est équipée de trois options d'un total d'environ 2000$. «La première était essentielle, soit quatre pneus d'hiver montés sur des roues en acier fournies par le constructeur. Et comme la voiture n'est pas à l'abri dans un garage, il fallait aussi opter pour le chauffe-batterie. La troisième option est la radio» explique M. Philippin.

L'entreprise de Saint-Jérôme qui construit la Zenn n'a pas encore établi de programme d'entretien et d'inspection pour la voiture, mais on compte tout de même offrir un service personnalisé aux clients. «Ils sont venus manger au restaurant à l'occasion du Salon de l'auto de Québec et quand je leur ai fait part d'un petit grincement, les représentants ont procédé immédiatement à l'essai routier de notre véhicule. Comme ils n'étaient pas entièrement satisfaits, ils l'ont fait transporter pour effectuer des ajustements», raconte M. Philippin.

Les VBV autorisés présentement à rouler au Québec sont la Zenn et le Nemo, un petit camion construit à Sainte-Thérèse.