L'hiver est à nos portes, et il revient avec son lot de dangers pour les automobilistes, qui peinent bien souvent à oublier leurs réflexes de conduite estivale. Il est donc de saison de se rappeler les principaux pièges de la conduite hivernale. D'ailleurs, les gens de chez Michelin ont invité quelques automobilistes, il y a une dizaine de jours, à venir approfondir leurs connaissances dans un stationnement de l'île Sainte-Hélène, où l'on avait aménagé une surface synthétique particulièrement glissante. Une bonne occasion pour revoir les principales manoeuvres qu'il est bon de maîtriser sur la neige et la glace.

Avant les multiples béquilles électroniques d'aide à la conduite, il y a un dispositif de sécurité qui figure depuis toujours dans chaque voiture: les freins. Quand ils sont bien utilisés, ils peuvent faire toute la différence. Mais voilà, on peine à en tirer la pleine efficacité. Évidemment, plus on circule vite, plus c'est difficile et plus les distances de freinage sont décuplées. Tout ça nous rappelle qu'il est d'abord et avant tout important de réduire notre vitesse et de toujours garder une distance sécuritaire - représentant au moins deux secondes - avec le véhicule qui nous précède, et davantage quand le temps n'est pas clément.

Évidemment, personne n'est à l'abri des situations inattendues. Un obstacle peut surgir au détour d'une courbe, et il peut être impossible de s'immobiliser à temps. C'est pourquoi il est important de bien savoir comment réagir devant l'urgence. Toujours regarder au loin et cibler rapidement l'issue possible. Et, dans la mesure du possible, éviter de tourner le volant et de freiner en même temps, car les pneus sont beaucoup plus efficaces quand on leur demande de faire une seule chose à la fois.

Parfois, la situation est telle qu'il est impossible d'éviter la perte de maîtrise. Il ne faut surtout pas paniquer. Encore une fois, il s'agit de regarder où l'on veut aller et de ne pas fixer le danger. De plus, il ne faut pas brusquer le véhicule en freinant subitement en plein dérapage, ce qui accentue le transfert de poids et accélère le mouvement de dérobade. Au contraire, il faut essayer d'accélérer pour redonner au véhicule sa trajectoire originale. C'est peut-être contre-intuitif, et c'est pourquoi il est bon de mettre les techniques à l'essai.

Les écoles de conduite hivernale préventive

Plusieurs écoles dans la grande région de Montréal offrent la possibilité de mettre en pratique, en toute sécurité, les techniques avancées de conduite hivernale. Les cours se donnent sur des circuits aménagés pour reproduire fidèlement les conditions de conduite normale, c'est-à-dire qu'il est possible d'y rouler à vitesse élevée. Bien souvent, on peut le faire avec son propre véhicule. L'objectif est avant tout d'apprendre ou d'approfondir ses aptitudes de conduite sécuritaire, mais c'est aussi une belle occasion de se payer du bon temps au volant!

• École de pilotage Mécaglisse www.mecaglisse.com

• École Claude Bourbonnais www.claude-bourbonnais.com

• Académie de pilotage ICAR www.circuiticar.com

• École de pilotage Sanair www.sanair.ca

• École de conduite CAA-Québec ecoledeconduite.caaquebec.com

Certains constructeurs offrent aussi à leurs clients des cliniques privées de conduite préventive. Certaines écoles de conduite offrent aussi des cours de perfectionnement. Michelin propose aussi des capsules web qui abordent les techniques de conduite préventive: www.centrehivermichelin.ca.

Vérification pneumatique et mécanique

D'abord et avant tout, s'assurer d'installer de bons pneus d'hiver - les gommes hivernales sont de toute façon obligatoires, selon la loi, du 15 décembre au 15 mars. Mais il est mieux de ne pas attendre 10 jours avant Noël pour faire le changement, car l'efficacité des pneus dits «toutes saisons» se dégrade considérablement quand le mercure chute sous les 7 ºC. Selon la vitesse et les conditions de route, la distance de freinage d'un pneu d'hiver peut être 25% plus courte que celle d'un pneu toutes saisons. De plus, on a tendance à négliger la pression des pneus, ce qui est primordial en hiver, car chaque fois que la température chute de 5 degrés, la pression baisse de 7 kPa (1 psi). Il est donc recommandé de vérifier la pression lors du premier gel, et ensuite au moins une fois par mois. Le gonflage adéquat des pneus à la pression recommandée par le fabricant permet une meilleure tenue de route et prévient l'usure inégale et prématurée des pneus.

Évidemment, il faut s'assurer de rouler avec des pneus dont la semelle n'est pas trop usée. «Avec une bande de roulement dont la profondeur n'est plus que 4/32 ou 5/32 de pouce, il faut se poser la question quant à l'utilisation que l'on compte faire du véhicule, explique Jean-Pierre Newby, consultant en sécurité routière. Il s'agit de la limite pour une utilisation normale du véhicule dans des conditions hivernales, et ça peut devenir problématique en conditions difficiles. La limite légale de 2/32 de pouce est seulement adéquate si on se limite à faire de courts déplacements et que l'on ne sort pas pendant les tempêtes.»

Enfin, il ne faut pas négliger non plus la vérification de l'état du système de chauffage, du dégivreur, des tuyaux, des courroies, des essuie-glaces et des freins. Selon un sondage maison de TD Assurances, 44% des Québécois ont affirmé ne pas faire de mise au point de leur véhicule avant la période des Fêtes. De plus, 70% ont dit ne pas transporter de trousse d'urgence dans leur véhicule - qui devrait normalement comprendre des fusées éclairantes, une couverture, des câbles d'appoint, une lampe de poche ou des chandelles, des collations non périssables et des allumettes imperméables. Sans compter un balai et un grattoir, ainsi qu'une petite pelle, un contenant supplémentaire de lave-glace, du sel du déglaçage et des plaques antidérapantes.



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28%


C'est l'augmentation du nombre d'accidents avec collision observée par TD Assurances pendant les mois de novembre 2012 à février 2013, comparativement à la période allant de mars à octobre.