Après avoir accueilli skieurs et planchistes l'hiver dernier à l'occasion du Shack Attack, le Quartier latin de Montréal se verra injecter ce week-end une toute nouvelle dose d'adrénaline. Cette fois, ce seront les pilotes de BMX et de vélo de montagne qui vont dévaler la côte de la rue Saint-Denis, entre Sherbrooke et Ontario, dans le cadre de la première présentation du Mud Rocker. «Mud» comme dans boue, parce que l'abrupte section de rue sera transformée pour l'occasion en véritable parcours à obstacles en terre battue.

«Les meilleurs du Québec seront ici, la crème des pilotes canadiens aussi, on pourra même compter sur quelques athlètes internationaux de renom, explique Micah Desforges, promoteur de l'événement. On garantit un méchant bon show, les gens vont être contents, c'est certain.»

Les cyclistes devraient atteindre des vitesses surpassant les 30 km/h, promesse de sauts vertigineux de plus de 7 m de haut. «On a hâte de voir comment les athlètes vont réagir au parcours, avoue M. Desforges. Il y a des gros jumps, c'est sûr.» Vendredi soir sera consacré aux meilleures prouesses aériennes alors que samedi sera une journée de compétition à proprement parler, car l'événement est déjà sanctionné par la Freeride Mountain Bike World Tour, avec des bourses pour les vainqueurs en BMX et en vélo de montagne.

«Ça fait presque un an que je travaille sur le projet, explique Micah Desforges, déjà promoteur de plusieurs événements de sports extrêmes dans la région de Montréal. J'espère que ça va inspirer les jeunes à bouger, à les faire sortir un peu de la maison. Et ça offre une belle vitrine au sport, qui a besoin de visibilité et qui mérite d'avoir un bon public.»

Micah Desforges et l'équipe de Tribu expérientiel, à l'origine du Mud Rocker, du Shack Attack, mais aussi du Jackalope - festival de sports d'action en tous genres qui aura lieu du 18 au 20 juillet sur l'esplanade du Parc olympique -, visent naturellement une clientèle de jeunes de 13 à 34 ans qui ont grandi avec les sports extrêmes. Mais on s'aperçoit toutefois que la tendance a de plus en plus de résonnance auprès du grand public. «On dit souvent que l'on cible les jeunes et les adultes qui ne vieillissent pas, soutient le jeune entrepreneur. On voit d'ailleurs de plus en plus de poussettes, de jeunes parents qui ont maintenant des emplois sérieux, mais ça ne les empêche pas de triper. Ce sont souvent des adultes qui ont déjà pratiqué ces sports-là, qui comprennent ce que c'est. On voit de moins en moins de chocs de générations.»

D'autant plus que les sports extrêmes ont graduellement gagné leurs lettres de noblesse auprès du grand public. «Les skaters et ce genre d'athlètes ont beaucoup évolué, enchaîne Micah Desforges, lui-même adepte de la planche à ses heures. On n'est plus une bande de casse-cous qui sont là pour faire des folies, on parle maintenant d'athlètes de haut niveau. Les sports extrêmes nécessitent aujourd'hui des programmes d'entraînement sérieux, ils sont entourés de grosses machines, le skateboard espère même être reconnu comme discipline olympique en 2020. Bref, on n'est pas là pour se blesser.»

Mais pas question d'évacuer le sens du spectacle, ça non. On pourra le constater de visu ce week-end, rue Saint-Denis!

Site web: www.mudrocker.ca/

Photo fournie par Mud Rocker