À l'entendre parler, on croirait que Patrick Carpentier a passé sa vie derrière un bureau. Comme si piloter une voiture de course était aussi dangereux que de pianoter sur un clavier d'ordinateur.

Mais quand il parle de motocross, son sport semble en effet aussi peinard qu'un travail de comptable. «On ne parle pas du tout de la même chose, assure Carpentier. En NASCAR, les voitures sont sécuritaires. En motocross, c'est toi qui encaisses le coup. Tu ne peux pas faire d'erreur, c'est un sport extrême.»

Et c'est d'autant plus extrême quand on veut rouler en avant avec les meilleurs. «Ils sont téméraires, c'est certain, pense-t-il. Moi, il y a toujours une petite voix qui me dit de ne pas aller plus loin. Parce qu'il faut être un peu timbré pour rouler avec les meneurs. Il ne faut avoir peur de rien! Ce sont des gladiateurs des temps modernes.

«C'est comme une étrange maladie; on sait qu'il va nous arriver quelque chose un de ces jours, on sait que c'est dangereux, mais on continue, enchaîne Carpentier. Il faut être un peu fou. Pourtant, ces gars-là sont souvent très intelligents, ils sont au fait de tout et s'occupent de leurs carrières mieux que quiconque.»

En fait, cette intelligence est sans doute essentielle pour avoir du succès en piste: «Ils savent en tout temps tout ce qui se passe autour d'eux. Ils sont comme des pilotes de chasse «, illustre Carpentier pour appuyer ses dires.

Des regrets, Patrick?

«Pas du tout. Je suis bien heureux comme je suis. Je ne suis pas comme ça, alors je n'ai pas le désir de l'être.»

Conséquemment, le père de famille de 41 ans ne va pas pousser son fils de 7 ans à suivre ses traces: «Je n'aimerais pas ça que mon fils fasse ce que j'ai fait, assure-t-il. S'il veut s'amuser, qu'il le fasse lui-même, je vais le laisser faire. Mais je ne vais pas l'y encourager. De toute façon, c'est tellement difficile de réussir en sport auto de nos jours... C'est pourquoi on insiste sur la réussite scolaire de nos enfants.»

À bon entendeur, salut!

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Patrick Carpentier s'amuse en côte à côte et ne regrette aucunement de ne pas avoir choisi de faire carrière en motocross, même s'il adore ce sport.