Faire des wheelies... Il n'y a pas vraiment de plaisir plus coupable que celui-là. Cela dit, s'il est illégal d'en faire sur la route, rien n'empêche d'aller pratiquer sur un circuit fermé.

Félix Famélard et Éric Meslier n'ont jamais eu en tête de lancer une école de wheelies, jusqu'à ce que de plus en plus d'amateurs présents à leurs spectacles de cascades en fassent la demande. Les deux amis ont donc ouvert en 2007 la première école de wheelies du Canada, sur le circuit de Sanair, en Montérégie. La formation d'un jour coûte 450$, moto fournie.

«On fait ça étape par étape, explique Félix Famélard. On invite d'abord les élèves [qui doivent avoir au moins un an d'expérience à moto, NDLR] à faire quelques allers-retours sur la piste, après quoi on leur demande de barrer la roue arrière, pour leur montrer comment bien couvrir la pédale de frein.»

Car les wheelies sont surtout modulés avec la pression subtile du frein arrière.

«J'embarque ensuite avec eux sur la moto, debout à l'arrière, enchaîne Félix. Je veux leur faire ressentir ce qu'est le point d'équilibre. Ça leur permet aussi de mieux comprendre plusieurs trucs, comme le contrôle de l'accélérateur et de l'embrayage.»

Au départ, on aborde les techniques en tenant la roue avant près du sol. Après quoi, on lève de plus en plus haut, ce qui est, semble-t-il, beaucoup facile qu'on le pense. Et c'est dangereux, tout ça?

«Généralement, on n'a qu'un seul élève par année qui se renverse, affirme Éric Meslier. Et il s'agit toujours des élèves les plus téméraires. Mais personne ne s'est vraiment fait mal: un trou dans un jean, une fesse râpée, ça se limite à ça.»

Mais, n'empêche, on apprend à faire des wheelies... Ce n'est pas différent de suivre un cours de pilotage, soutiennent aussitôt les deux instructeurs-acrobates.

«Quelqu'un qui a suivi un cours de piste peut choisir d'aller dans le Nord pour rouler à fond sur des chemins sinueux, illustre Éric Meslier. Il peut y avoir des animaux, des camions, du gravier dans une courbe, ça peut être un terrain tranchant. Dans tous les sports, des gens ont tendance à dépasser les limites.»

D'ailleurs, les élèves qui ont suivi le cours de l'école de wheelies sont invités à revenir à Sanair pour pratiquer leurs manoeuvres. C'est 50$ pour un bloc de quatre heures.

«On ne veut pas que les gens fassent des wheelies n'importe où, soutient Éric Meslier. De toute façon, les trois quarts des gens qui viennent nous voir ont plus de 30 ans, ils font de la moto depuis longtemps, ont des carrières et sont responsables.»

Faire des wheelies, en sécurité, en toute légalité... De quoi tenter le diable, n'est-ce pas?

Pour plus d'information: www.wheelieschool.ca