Difficile de trouver une forme de course plus sympathique. Si le Grand Prix de Formule 1 est le champagne du sport automobile au Québec, le Challenge sur neige Flagworld, qui a lieu dimanche à Saint-Eustache, se compare à un réconfortant chocolat chaud. Avec une petite «shot» de cognac ou de Bailey's, bien entendu!

Le ticket d'entrée au Challenge sur neige donne une bonne idée de l'ambiance qui règne. Trente dollars. Ça, c'est pour participer à la course! Pour y assister, c'est 15$. Au programme, deux finales dans la catégorie quatre cylindres à traction avant, une pour les V8 à propulsion et une autre pour les quatre roues motrices. Avec une grande finale «free for all», où tout ce beau monde - plus de 65 voitures - se retrouve en même temps sur le petit ovale de l'Autodrome de Saint-Eustache, auquel on a ajouté un virage dans la ligne droite arrière, pour faire changement.

«On a eu plus de 300 spectateurs l'an dernier et plusieurs personnes nous ont démontré leur intérêt pour recommencer cette année. Ça casse l'hiver en deux», a expliqué l'organisateur de l'événement, Yves Ladouceur.

La plupart des pilotes habitués de l'Autodrome Saint-Eustache seront en piste, dimanche. Maxime Pelletier, le champion 2011 de la classe Sportsman à Saint-Eustache, est l'un de ceux qui va braver le froid pour aller s'amuser dans la neige. «Je suis là pour avoir du plaisir, nous a-t-il raconté au téléphone la semaine dernière. Mais aussi pour gagner, bien sûr!»

Ce qu'il faut savoir, c'est que plusieurs pilotes de stock-car sont passionnés au point de continuer de rouler pendant l'hiver sur des circuits de glace comme celui de Saint-Guillaume, près de Drummondville. C'est donc dire qu'ils arrivent fin prêts au Challenge sur neige. «Je te dirais que j'ai aussi pas mal pratiqué avec mon frein à main durant ma jeunesse!», a ajouté en rigolant Maxime Pelletier.

Le jeune homme de 26 ans qui a remporté 7 des 10 courses en Sportsman aimerait bien gravir les échelons jusqu'en NASCAR Canadian Tire, si un jour il réussit à dégoter le budget nécessaire. Dimanche, c'est au volant d'une Focus ZX5 2002 qu'il ira en piste. «Une 'cour à scrap' m'a donné la voiture pour la course sur terre battue du Monster Spectacular, qui s'est déroulé au Stade olympique à l'automne, a-t-il expliqué. Comme j'ai roulé en tête tout le temps et que c'est moi qui poussais les retardataires, j'ai encore le véhicule et il est en très bon état. J'ai donc pu l'amener au Challenge sur neige. Il faut trouver des voitures pas chères; on ne gagne pas des millions avec ça. Il faut limiter les coûts.»

Personne n'est là pour faire de l'argent, il va sans dire. Pas même le promoteur: «On pense être en mesure de couvrir nos frais», a dit Yves Ladouceur, qui pourrait donner une leçon d'humilité à Bernie Ecclestone...

Pas étonnant donc de voir rouler de voitures bonnes pour la casse, avec des numéros peints «à la canette» sur les portières. Alors, pensez-y deux fois avant de vous débarrasser de votre vieille minoune! Une voiture de course se cache peut-être sous sa carrosserie rouillée!