L'amnistie proposée par Volkswagen à ses employés pour accélérer l'enquête interne sur le scandale des moteurs truqués expirera fin novembre, a prévenu jeudi le géant automobile dans une lettre interne, accentuant la pression pour éclaircir l'affaire rapidement.

Cette lettre aux salariés, obtenue par l'AFP, leur donne «jusqu'au 30 novembre au plus tard», pour passer aux aveux et éclaircir la manière dont 11 millions de voitures diesel dans le monde ont pu être équipées d'un logiciel truqueur pour frauder les tests antipollution.

S'ils sortent de leur silence, le constructeur automobile allemand a promis aux salariés fautifs d'être exemptés de sanctions internes et de tout faire pour alléger d'éventuelles poursuites judiciaires.

Le quotidien munichois Süddeutsche Zeitung a révélé en premier jeudi, que Volkswagen allait terminer son programme d'amnistie fin novembre, plutôt que fin décembre comme initialement envisagé.

Selon le journal, Volkswagen a décidé d'écourter ce régime exceptionnel, sorte de programme interne de protection des témoins, pour faire la lumière le plus vite possible sur les circonstances de l'affaire et coller aux exigences pressantes de la justice américaine. Car les États-Unis sont le pays où le scandale a commencé et où le groupe risque des milliards d'amendes.

Cette immunité a d'ailleurs déjà réussi à délier les langues. Le géant automobile a découvert au moyen de révélations spontanées de salariés la deuxième fraude, sur 800 000 véhicules dont les émissions de dioxyde carbone (CO2) étaient bien supérieures aux valeurs affichées sur leur fiche technique.

Ce programme d'amnistie n'est pas une première en Allemagne. D'autres entreprises comme le géant industriel Siemens ou la filiale de camions de Volkswagen, MAN, ont eu recours à des mesures similaires ces dernières années lorsqu'elles ont été touchées par des scandales de corruption. À chaque fois, cela a permis aux entreprises d'accélérer la résolution de leur affaire.

Chez Volkswagen, l'immunité ne concerne toutefois pas les membres du directoire et les directeurs haut placés qui traitent directement avec la direction, ont confié des sources proches du dossier au Süddeutsche Zeitung.

L'ancien patron du groupe, Martin Winterkorn, a démissionné en septembre, après les révélations sur le premier scandale du logiciel truqueur. Il a toujours affirmé ne rien savoir de cette affaire, mais la question de sa responsabilité est encore loin d'être éclaircie.

M. Winterkorn n'occupe désormais plus aucun poste d'importance chez Volkswagen. Une porte-parole d'Audi a confirmé jeudi à l'AFP qu'il avait démissionné de ses fonctions de président du conseil de surveillance de cette filiale, à l'instar de son récent retrait de chez Porsche.