La justice allemande a ouvert une enquête préliminaire «en lien avec les accusations de manipulation des émissions de véhicules diesel» de marque Volkswagen, a indiqué mercredi dans un communiqué le parquet de Brunswick.

Il s'agit à ce stade de procéder à une «collecte et examen de toutes les informations et (à) l'examen de plusieurs plaintes» déposées contre le constructeur depuis qu'a éclaté cette affaire, a précisé le parquet, ainsi que d'identifier d'éventuels «responsables» de la fraude.

Le géant allemand de l'automobile a admis avoir mis en place un logiciel sur les moteurs diesel d'environ 11 millions de ses voitures, afin de fausser les résultats de tests antipollution.

Avant l'annonce du parquet de Brunswick, Volkswagen faisait déjà l'objet d'investigations aux États-Unis, où le scandale a éclaté vendredi dernier, ainsi qu'en Corée du Sud, en Italie et en France. Londres a de son côté demandé une enquête de la Commission européenne.

Le patron du groupe, Martin Winterkorn, apparaît menacé mercredi, alors qu'une instance restreinte du conseil de surveillance de l'entreprise s'est réunie dans la matinée en présence du PDG pour tirer les conséquences de l'affaire. Aucune décision n'a pour l'heure filtré.

Pour beaucoup d'actionnaires, la position de M. Winterkorn est intenable. Quelque 25 milliards d'euros (37 milliards $ CAN) de capitalisation boursière du groupe sont partis en fumée en deux jours du fait du plongeon de 35% de l'action.

L'automobile, fierté nationale en Allemagne, représente pas loin de 20% des exportations allemandes, et pèse pour 14% du PIB.

Dans le secteur automobile, Volkswagen, avec ses 200 milliards d'euros (296 milliards $ CAN) de chiffre d'affaires annuel, ses 600 000 salariés et ses 12 marques de camions et de voitures, est le joyau incontesté. Le groupe vient de ravir à Toyota le titre de numéro un mondial des ventes.