Les ouvriers des usines Toyota proches de Bangalore (sud de l'Inde) dont la production avait été suspendue après des émeutes ont refusé de reprendre le travail lundi et de signer un code de conduite imposé par la direction, a-t-on indiqué de source syndicale.

«Comme nous nous opposons à la signature de tout engagement, personne n'est entré dans l'usine pour le début du travail de la première équipe à 6 h du matin», a indiqué à l'AFP Prasanna Kumar, président du syndicat des travailleurs de Toyota Kirloskar Motor.

Le code de conduite que la direction veut faire signer aux ouvriers «est contraire aux droits des travailleurs. Nous avons le droit de protéger nos intérêts et de nous assurer que notre protection sociale n'est pas menacée», a ajouté M. Kumar.

Le groupe Toyota avait indiqué vendredi que la production de ses usines en Inde allait reprendre lundi après une rencontre avec les syndicats et un médiateur du gouvernement local pour résoudre un conflit salarial.

Quelque 17 salariés avaient été suspendus récemment après s'être livrés, selon la direction, à des arrêts délibérés de ligne de production, à des intimidations ainsi qu'à des menaces à l'encontre des membres de la direction des usines.

Toyota avait cependant demandé à ses employés de prendre un engagement de bonne conduite avant de reprendre le travail lundi.

Le syndicat qui représente les travailleurs locaux a demandé à Toyota de mettre un terme à la suspension de la production, faisant valoir que le constructeur automobile n'avait pas averti à l'avance de cette décision comme l'exige la loi.

Le constructeur mondial avait suspendu sa production de véhicules en Inde lundi dernier dans ses usines d'assemblage après que des négociations pour conclure un accord salarial avaient échoué. Ces deux usines, les deux seules exploitées par Toyota en Inde, situées près de Bangalore, dans l'État du Karnataka (sud-ouest), emploient 6400 personnes.

Le constructeur automobile et les représentants syndicaux tentent depuis près de 10 mois de négocier un cahier de revendications, avec les autorités locales qui interviennent en tant que médiateur.

Le syndicat des travailleurs de Toyota Korloskar Motor a demandé une augmentation de salaire d'au moins 4000 roupies (65 dollars) alors que le constructeur automobile ne propose que 3050 roupies (50 dollars), mettant en avant les conditions difficiles de ventes d'automobiles en Inde.

Les deux usines concernées produisent 310 000 voitures par an, dont les célèbres véhicules de moyenne gamme Corolla Altis et Camry ainsi que la Prius hybride, essentiellement pour le marché intérieur.

Un autre constructeur japonais actif en Inde, Suzuki, qui y détient la première place via sa filiale Maruti Suzuki, avait vu ses opérations perturbées en Inde en 2012 en raison d'une émeute dans l'usine de Manesar (région de New Delhi), à la suite d'un différend entre un ouvrier et un contremaître.