Le PDG qui a conduit l'expansion internationale de Toyota dans les années 1970 et 1980, Eiji Toyoda, est mort mardi à l'âge de 100 ans, a annoncé le constructeur d'automobiles japonais devenu depuis numéro un mondial du secteur.

Membre de la famille fondatrice du groupe basé dans la région de Nagoya (centre du Japon), Eiji Toyoda a été président exécutif (1967-1982) puis président du conseil d'administration (1982-1992), soit 25 ans à la tête du constructeur qui commençait peu à peu à sortir de son jardin japonais.

«Il fut le promoteur de l'expansion de la production de Toyota à l'étranger», a résumé un porte-parole du groupe à l'AFP.

Sous sa direction, le constructeur nippon signa un accord de partenariat avec son concurrent américain General Motors (GM) pour établir ensemble une usine en Californie, qui commença à assembler en 1984 les premières Toyota «made in America». Le constructeur nippon lança l'année suivante des productions propres dans le Kentucky et au Canada.

À la même époque, Toyota a commencé à fabriquer des véhicules en Europe, en l'occurrence au Royaume-Uni.

«Avant qu'Eiji Toyoda ne prenne les rènes, Toyota dépendait quasi exclusivement de ses exportations depuis le Japon pour vendre à l'étranger. Sous sa conduite, l'entreprise a commencé à fabriquer dans d'autres pays développés», a souligné le porte-parole du constructeur.

Il s'agissait aussi à l'époque de contourner les mesures protectionnistes des États-Unis et d'éviter les critiques de concurrence déloyale au moment où la faiblesse de la monnaie japonaise favorisait les constructeurs nippons.

À son arrivée à la direction exécutive du groupe, Toyota produisait un peu plus de 800 000 véhicules par an, quasi exclusivement au Japon. À son départ définitif du conseil d'administration en 1994, il en produisait plus de 4,6 millions dont 735 000 en Amérique du Nord et plus d'une centaine de milliers en Europe.

Toyota a conquis pour la première fois la place de numéro un mondial du secteur en terme de volume de ventes en 2008, dépassant GM. Il a abandonné ce rang en 2011, après une période noire marquée par des rappels massifs de véhicules puis un séisme au Japon qui a paralysé temporairement sa production. Mais il est redevenu numéro un depuis 2012 grâce à un rebond de ses ventes sur quasiment tous ses marchés, notamment aux États-Unis.