Prius était un modèle; c'est désormais une marque. La gamme qui comptait déjà la Prius et la Prius v accueille maintenant son troisième élément, la Prius c. La plus petite, mais aussi la moins chère des hybrides actuellement sur le marché.

Avec la Prius c, Toyota casse les prix. Jamais la technologie hybride n'a été aussi accessible financièrement. Elle l'est d'autant plus si l'on tient compte du Plan d'action sur les changements climatiques (PACC 2020) du gouvernement du Québec. Cette Priusc passe alors aisément sous la barre des 20 000$. Avant les taxes et autres frais, bien sûr.

Sous le capot de la Prius, on découvre côte à côte un 4-cylindres de 1,5 litre fonctionnant à l'essence et un moteur électrique se rechargeant automatiquement grâce à l'action du premier. L'électronique combine les deux sources d'énergie selon le mode opératoire le plus efficient. Résultat, la consommation moyenne obtenue dans le cadre de cet essai: 5,1 litres aux 100 km.

Totalement hybride et donc capable de se mouvoir - sur une très courte distance - à l'aide de son seul moteur électrique, la Prius c veut s'imposer comme une réelle solution de rechange aux sous-compactes offertes sur le marché, même si elle demeure dans la partie haute des tarifs de la catégorie. En somme, une voiture pouvant donner bonne conscience à l'automobiliste sans grever son budget, pour peu qu'il garde la tête froide.

Comme en fait foi la fourchette de prix de ce modèle (voir notre tableau), les prix grimpent rapidement. Si rapidement, en fait, qu'il y a tout lieu de se demander pourquoi ne pas retenir les services d'une Prius «plus grande», donc plus spacieuse et plus confortable, vendue sensiblement le même prix que la plus équipée des Prius c. D'autant plus que, ces jours-ci, les conditions de financement de la Prius sont encore plus avantageuses (à l'achat comme à la location) que celles de la Prius c. Voilà des facteurs à considérer avant d'apposer sa signature au bas d'un contrat.

Du bon, du moins bon...

La question financière évacuée, que nous réserve la plus lilliputienne des Prius? Une technologie hybride éprouvée et efficace savamment mise au point au fil des années. Celle-ci est greffée sur une architecture proche de l'actuelle Yaris. Par rapport à celle-ci, la Prius présente une carrosserie à la fois plus courte et plus élancée. Pour ménager le volume du coffre - déjà pas très grand -, un bloc très compact de batteries nickel-métal emménage sous la banquette arrière.

La présentation intérieure ne manque pas d'originalité, avec son large écran multifonctions, mais la qualité des plastiques déçoit. Que des surfaces dures que Toyota maquille avec de la couleur et des textures différentes. Bref, c'est plus joli à regarder qu'à toucher. Il est toujours possible d'améliorer son sort en optant pour la version la plus huppée vendue 25 340$ (groupe Premium), qui tapisse en partie le tableau de bord (et les sièges) de cuir synthétique.

Les sièges avant étonnent par la qualité de leur support, mais comme ceux à l'arrière, ils manquent de moelleux sur de longues distances. Puisqu'il est question de confort, les suspensions s'avèrent, elles aussi, particulièrement sèches sur les revêtements rugueux ou endommagés, ou encore sur les joints d'expansion.

La direction communique sans doute maladroitement le relief de la route, mais elle présente l'avantage de faire tourner court cette Prius. Idéal pour la garer dans les endroits les plus exigus. En revanche - et ce, malgré ses dimensions extrêmement compactes -, la petitesse de la lunette et l'absence d'une caméra de recul ont pour effet de rendre les manoeuvres en marche arrière hasardeuses. Et les dépassements aussi, mais cette fois la faute incombe aux larges montants qui enchâssent le hayon.

En ville, la Prius c se présente comme une voiture très douce à conduire, à la limite reposante. À l'arrêt, le 1,5 litre d'essence se met en veille. Silence. On retire le pied de la pédale de frein et le moteur électrique se charge de le ranimer. Le répartiteur assure la transmission de la puissance aux roues sans le moindre à-coup.

Certes, les accélérations parfaitement linéaires manquent de tempérament. Il faut compter plus de 11 secondes pour atteindre les 100 km/h après un départ arrêté, et les reprises ne sont guère plus convaincantes. Il faut faire preuve de beaucoup d'anticipation avant de doubler. Le temps pourrait jouer contre vous.

Sur le plan dynamique, le poids contenu, le centre de gravité peu élevé - merci au bloc de batteries à la base de l'auto - concourent à faire virer bien à plat dans les courbes cette Prius c.

Comme dans bien des hybrides, la pédale de frein se révèle difficile à moduler. On la trouve soit trop sensible au quotidien, soit trop spongieuse lors des freinages appuyés. Rassurez-vous, on s'adapte.

Mais au-delà de la sensation bizarre que l'on éprouve au contact de cette pédale, l'important demeure l'efficacité. Dans ce domaine, la Prius c ne donne aucune sueur froide, malgré la présence de tambours - moins coûteux à l'entretien que des disques - à l'arrière.

Sans doute que les performances du système de freinage n'en seraient que meilleures si la Prius c se débarrassait de ses pneus verts. Ceux-ci contribuent assurément à l'économie de carburant, mais se révèlent aussi de véritables savonnettes sur une chaussée détrempée. Qui plus est, une monte pneumatique moins «édentée» permettrait de raccourcir les distances de freinage de quelques mètres.

Et alors?

Avec la Prius c, Toyota aplanit le principal obstacle qui, jusqu'ici, freinait les consommateurs: le prix. Au tarif demandé - pour le modèle de base, s'entend -, on ne peut plus ignorer la technologie hybride et la considérer comme un gadget pour écologiste fortuné.

Rouler en Prius c n'a rien d'une extravagance, mais, malgré les efforts de normalisation déployés par Toyota, cela reste un choix militant ou civique. D'autres sous-compactes, voire compactes, offrent des consommations presque aussi spectaculaires sans pour autant nécessiter l'aide d'un moteur d'appoint.

ON AIME

> Citadine amusante

> Prix de départ attractif

> Mouvements de caisse bien contrôlés

ON AIME MOINS

> Visibilité vers l'arrière

> Sécheresse de la suspension

> Rapport prix/économie discutable

CE QU'IL FAUT RETENIR

> Fourchette de prix : 20 950 $ à 25 340 $

> Frais de transport et préparation : 1 565 $

> Garantie de base (mois/km) : 36 mois/60 000 km

> Consommation obtenue dans le cadre de l'essai : 5,1 L/100 km

> Pour en savoir plus : www.toyota.ca

> Moteur à essence : L4 DACT 1,5 litre

> Puissance (incluant motorisation électrique) : 73 ch à 4800 tr/mn

> Couple (incluant motorisation électrique) : 82 lb-pi à 4000 tr/mn

> Moteur électrique : 144 volts - nickel metal (25,9 chevaux)

> Poids (kg) : 1132 kg

> Mode : Traction (roues avant motrices)

> Transmission de série : Automatique à variation continue (CVT)

> Transmission optionnelle : Aucune

> Direction/Diamètre de braquage : Crémaillère/9,6 mètres

> Freins : Disque/Tambour

> Pneus : 175/65R15

> Capacité du réservoir (L)/essence recommandée : 36 litres/Ordinaire