Suzuki a beau se retirer du marché américain, la filiale canadienne du constructeur japonais entend poursuivre ses activités.

Les États-Unis et le Canada sont deux marchés distincts, rappelle André Beaucage. «Ces deux pays ont certaines différences culturelles et des différences de comportements de consommation», dit-il.

Depuis l'annonce mardi de l'arrêt des ventes de véhicules Suzuki aux États-Unis, le directeur régional pour l'Est du Canada chez Suzuki tente de rassurer ses concessionnaires et ses clients. Il n'est pas question de mettre la clé sous la porte pour la filiale canadienne. Il n'y a pas d'amalgame à faire avec les difficultés de la filiale américaine.

«Le plan n'a pas changé. (...) Pour nous, les affaires sont comme d'habitude», poursuit M. Beaucage qui avoue ne pas avoir vu venir la cessation d'activités de Suzuki USA.

«Ici, au Canada, il n'y a jamais eu de relation directe avec le volet américain, dit-il. Les deux filiales sont deux entreprises entièrement indépendantes l'une de l'autre, que ce soit d'un point de vue juridique ou opérationnel.»

Les deux entités ont connu des fortunes diverses de part et d'autre de la frontière. Au Canada, Suzuki voit ses ventes légèrement augmenter cette année, de 1,4% par rapport à l'an dernier. En octobre, elles ont fait un bond en avant de 25%. À ce rythme, Suzuki Canada devraient atteindre les 5500 exemplaires vendus d'ici la fin de l'année.

Lorsqu'elle a demandé la protection de la cour contre ses créanciers, la filiale américaine de Suzuki a affirmé qu'elle ne pourrait «assurer le maintien de la rentabilité des ventes de voitures» en raison des taux de change et des mauvaises ventes de ses petites voitures sur ce marché.

Il faut savoir que la forte montée du yen face au dollar américain depuis cinq ans réduit la valeur des ventes de voitures Suzuki aux États-Unis, le constructeur convertissant ses revenus en yens.

Suzuki a vendu 26 000 véhicules aux États-Unis l'an dernier. Selon l'Agence France-Presse, au cours de l'exercice budgétaire d'avril 2011 à mars 2012, sa filiale américaine a enregistré un déficit opérationnel de 16,3 millions $US et un déficit net de 15,8 millions $US.

Présent aux États-Unis depuis près de 50 ans, Suzuki continuera d'y commercialiser ses motos et engins nautiques.

Suzuki a stoppé sa production en Amérique du Nord en 2009. Depuis plus de deux ans, le constructeur japonais était extrêmement discret sur le marché et dans les grands salons automobiles nord-américains. Au point où l'on s'est interrogé parfois dans les allées des grands rendez-vous.

Au Japon, les médias parient que Suzuki se concentrera sur les pays émergents, comme l'Inde, où ses petits modèles semblent promis à un bel avenir.

Malgré ce contexte, Suzuki Canada maintient le cap et répète «ne pas avoir l'intention de ne plus vendre d'automobiles».