Rien n'y fait. Ni le fléchissement observé chez quelques grands noms de l'industrie ni la baisse enregistrée en Alberta depuis des mois n'ont d'influence négative sur le marché automobile canadien. Celui-ci vient d'établir un nouveau record mensuel de ventes qui demande confirmation.

Avec 160 274 exemplaires vendus, le mois dernier est devenu le meilleur mois de mars de l'histoire de l'industrie canadienne. Il s'est traduit par une hausse de 1,9% par rapport à la même période l'an dernier. Le premier trimestre est conséquemment à la hausse (+2,7%) et est le meilleur depuis presque 10 ans (plus de 368 000 véhicules neufs vendus). À ce rythme-là, on se dirige vers une troisième année record consécutive.

Tous les voyants ne sont pourtant pas au vert en cette fin d'hiver.

Pour une rare fois, les GM (-3,5%), Ford (-4,6%), Toyota (-5,1%) et Honda (-2,6%) de ce monde ont vu leurs ventes baisser en mars. Ford (-4,1%) et Honda (-4,4%) enregistrent même des reculs significatifs depuis le début de l'année. L'Américain était il y a quelques mois encore le numéro 1 au pays. Au classement des modèles, le Japonais a vu sa Civic détrônée en février par les Hyundai Elantra et Toyota Corolla.

Sensible aux fluctuations du prix du baril de pétrole, l'Alberta a vu son marché automobile en subir quelque peu les conséquences. Les dernières données publiées en février par DesRosiers Automotive y laissent entrevoir, pour une fois, une légère baisse de 0,8% depuis le début de l'année.

Hausse à relativiser



Mais si le marché a été aussi dynamique à l'hiver, c'est parce qu'il a été dopé par les ventes en Ontario et surtout au Québec (+7,3% en février), les deux moteurs économiques du pays. Par ailleurs, la croissance profite à des marques comme Subaru (+16,1% en mars), Mini (+26,4%), Porsche (+45,6%) et surtout Volkswagen (+72,6%).

Cet essor est cependant dû à l'arrivée sur le marché de leurs nouveaux modèles Mini Cooper, Golf GTI et autres Porsche Macan. La preuve en est que cette dynamique est à relativiser. D'autant plus que les constructeurs et leurs concessionnaires sont très actifs commercialement à ce temps-ci de l'année, comme l'explique l'analyste Dennis DesRosiers.

«À cette période de l'année, un certain nombre d'approches commerciales et de techniques de vente employé par les distributeurs de véhicules peut entraîner une surestimation du marché actuel, dit-il. [...] Les constructeurs jouent considérablement avec les chiffres de ventes à ce temps-ci de l'année.»

Le printemps sera le véritable révélateur de la tendance du marché canadien cette année.