De nombreux jeunes conducteurs suivent une seule fois et sans le vouloir un bref et très intensif cours de conduite hivernale qu'ils n'oublient jamais du reste de leur vie : ils dérapent sur une plaque de glace et s'envolent dans le décor. S'ils survivent, ils prennent l'habitude de rouler moins vite durant l'hiver. Et s'ils n'apprennent que ça, c'est déjà beaucoup.

Mais on peut faire mieux en suivant un cours de conduite sur neige et sur glace, selon Gilles Mourette, président directeur général de l'assureur québécois SSQAuto, qui a dit à La Presse se souvenir parfaitement du jour où, à 18 ans, il a appris qu'« une plaque de glace noire sur une petite route en S » peut conduire dans un champ.

SSQAuto a fait ses calculs et conclut qu'il est rentable d'offrir un rabais de 5 % sur les primes d'assurance auto aux conducteurs qui auront suivi un cours de conduite hivernale d'une demi-journée à l'Académie de conduite ICAR de Mirabel. « Ce qui améliore la compétence des conducteurs réduit notre risque en tant qu'assureur », a dit à La Presse Sylvain Guillemette, un des cadres de SSQAuto qui ont suivi le cours - avec leur patron M. Mourette -, il y a 10 jours chez ICAR.

COURS ABRÉGÉ

SSQAuto s'est entendue avec ICAR pour offrir un cours d'introduction d'une demi-journée à moitié prix, soit 125 $, à partir d'aujourd'hui.

Le cours théorique dure environ une heure, durant laquelle on rafraîchit les notions de base et où on explique en termes simples et concrets comment se comporte un pneu roulant sur de la glace et de la neige. La règle d'or dans la conduite hivernale ? « Pas de gestes brusques au volant, on recherche le maximum de douceur et de précision », dit le formateur Carl Nadeau, avant d'expliquer les types de dérapages les plus fréquents et comment s'en sortir.

Inutile d'essayer de résumer le cours dans cet article, mais la plupart des techniques sont contre-intuitives. L'instinct et le stress font faire le contraire de ce qu'il faut faire, avec le volant et les pédales, pour « ramener » la voiture quand elle dérape.

FROID ET ENNEIGÉ

« On vit dans un pays froid et enneigé, mais la réalité, c'est que la majorité des conducteurs ne savent pas vraiment conduire dans la neige et sur la glace », dit le pilote Jean-François Hévey, entraîneur patient et précis qui enseignait au groupe de trois élèves dont faisait partie le représentant de La Presse. « Pourtant, avec trois ou quatre techniques de base qui s'apprennent en une journée, on peut se sortir du trouble dans la plupart des situations. »

Sur la piste enneigée, on pratique le freinage, avant de passer au slalom, aux évitements d'obstacles, puis aux exercices où on provoque des dérapages pour apprendre à les maîtriser.

Si vous aimez conduire, les exercices dans les courbes et sur l'aire de dérapage font que ces trois heures de pratique passent bien trop vite. C'est très agréable.

Il y a trois élèves par auto, avec l'instructeur, et on apprend beaucoup en observant, mais certainement pas autant qu'avec les mains sur le volant des véhicules fournis par ICAR.

26 PAGES

Le cours vient avec un cahier contenant les 26 pages de la présentation théorique sur Powerpoint. C'est un aide-mémoire succinct et clair.

Pour ce qui est de la pratique, trois heures, c'est court. Le cours parrainé par SSQAuto est la version abrégée d'un cours d'une journée offert par ICAR à 400 $ et comprenant sept heures de pratique. Trois heures, c'est assez pour se débrouiller en cas de perte de contrôle et c'est certainement un bon investissement à 125 $ durant la promotion offerte par SSQAuto. Mais pour vraiment acquérir des aptitudes durables, le cours d'une journée est incontournable.